L’ARP à propos de la gestion de la transition au-delà du 27 février 2022 : « La conduite des affaires doit être confiée à des nouvelles autorités civiles et consensuelles »
L’Action Républicaine pour le Progrès (ARP), forte d’une réflexion approfondie sur la situation de l’état de la Nation après de nombreuses concertations, constate dans notre pays, de nombreux maux auxquels il faut trouver des solutions. Il s’agit notamment de l’inactivité des organes de la transition dans leur forme, leur composition, leur programme actuel à résoudre les problèmes surtout à atteindre l’objectif principal, à savoir l’organisation d’élections crédibles et transparentes ; l’inadaptation du mandat des forces étrangères à la situation actuelle ; l’absence d’inclusivité de la transition qui semble suivre les recommandations et la stratégie d’une seule force politique sans grand discernement.
Face à cette situation critique, l’ARP propose un plan de sortie de crise. D’abord, sur le plan national, l’Action Républicaine pour le Progrès précise qu’il faut impérativement un dialogue politique avec l’implication des leaders religieux et traditionnels comme facilitateur avec l’appui de la communauté sous régionale et internationale pour l’installation d’un organe dirigeant inclusif. L’ARP indique qu’il faudra instaurer une union sacrée autour de l’Armée nationale qui ne devrait souffrir d’aucun clivage en ces moments si difficiles de la vie de la nation ; un réarmer le moral des militaires pour faire face aux questions sécuritaires et une réflexion lucide sur le rôle des milices d’auto défenses dans ce contexte inédit ; mettre en œuvre les conclusions du Dialogue National Inclusif, une feuille de route pour mieux répondre aux aspirations du peuple malien, dans la perspective de la nouvelle refondation tant souhaitée ; appliquer les 03 principes de fonctionnements souhaités pour la réussite la transition (Neutralité, inclusivité et consensus) ; réinstaurer le cadre de concertation des partis politiques avec le ministère de l’administration territoriale ; appliquer les conclusions des ateliers tenus avec le ministère de l’administration ; déconnecter le chronogramme de la transition de tous débats de liés aux ANR (assises nationales dites de la refondation) ; œuvrer pour un dialogue politique pour le Mali qui devrait être une boîte à idées et un grand cadre de proposition et de synthèse ; maintenir et renforcer la position du Mali dans le concert des nations à commencer par la CEDEAO et même en renforçant notre collaboration avec les pays membres de la CEDEAO et au-delà avec tous les partenaires internationaux un chronogramme ; mettre en place un accord politique de réconciliation et raisonnable de retour à l’ordre constitutionnel ; proposer un chronogramme réaliste à la CEDEAO pour faire lever les sanctions qui frappent notre pays et mettre fin à l’isolement diplomatique de notre pays.
Ensuite, sur le plan international, elle propose de réviser le mandat de la MINUSMA pour lui donner un mandat plus robuste (plus offensif dans la lutte contre le terrorisme) ; convenir d’un nouveau pacte avec la communauté internationale pour restaurer une guerre totale à l’insécurité en Afrique de l’Ouest.
Résolument engagée pour la réussite de la transition dans un délai raisonnable convenu avec l’ensemble des forces politiques du pays et la communauté internationale, l’ARP déplore que le Gouvernement actuel n’ait nullement l’ambition d’organiser les consultations électorales pour le retour à l’ordre constitutionnel. Elle affirme également que le bras de fer engagé avec la CEDEAO et les lourdes sanctions qui frappent le pays sont regrettables, mais qu’il convient d’ajouter que les autorités actuelles sont entièrement responsables de la situation actuelle.
C’est pourquoi, au-delà du 27 février 2022, l’ARP propose que la conduite des affaires de la transition soit confiée à des nouvelles autorités civiles et consensuelles. Pour l’ARP, les autorités actuelles ont joué à nous mettre devant le fait accompli d’une prolongation. « Depuis que le Président et le Premier ministre actuels sont aux commandes, aucune action concrète n’a été entreprise dans le sens de la tenue des élections et du respect des délais. Ce qui prouve à suffisance que le retour à l’ordre constitutionnel n’est nullement inscrit aux priorités de leur agenda », déclare l’ARP
Ousmane Baba Dramé.