L’AN I de Boubou cisse à la primature : Les actions menées et les défis à relever

Après une année à la tête du gouvernement (nommé le 22 avril 2019) le Premier ministre Dr Boubou Cissé, bon an, mal an, est en train de traduire en acte la Lettre de mission assignée par le Président de la République.

 

Après la démission de Soumeylou Boubèye Maiga, un nouveau Premier ministre, a été nommé le lundi 22 avril 2019. Il s’agit de Dr Boubou Cissé, ministre sortant de l’économie et des Finances du précédent gouvernement (il garde toujours ce poste dans l’actuel gouvernement).

L’homme a été plusieurs fois ministres depuis le premier gouvernement d’IBK en 2013. A 47 ans, Dr Cissé est le plus jeune Premier ministre du Mali démocratique. Son choix  pour nombre d’observateurs politiques incarne l’espoir d’un renouveau pour l’intérêt du Mali.

En effet, en le nommant, le président IBK  dans sa Lettre de Mission du 13 mai 2019, lui a instruit, « de poursuivre l’exécution et le prolongement des chantiers déjà ouverts dans les domaines qui constituent pour vous des défis importants à relever, à savoir l’apaisement du climat social, la lutte contre le terrorisme, la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger et la mise en œuvre de la deuxième génération du Programme Présidentiel d’Urgences Sociales… ».

«Je ne suis pas un messie, mais je serai un serviteur de l’Etat au service du gouvernement, au service du peuple, à l’écoute du peuple », a presque répondu le Premier ministre.

Après une année de gestion, Boubou Cissé a-t-il été ce haut cadre de l’Etat au service du peuple ?  Ce qu’il faut surtout dire c’est qu’au-delà des jugements, des considérations personnelles, M. Cissé a été nommé dans un contexte jalonné de nombreux remous sociaux qui ont affecté l’efficacité de l’action publique. Ce faisant, Dr Cissé ne pouvait bénéficier de temps de grâce. Il s’est vite mis à la tâche. Conscient de la lourde tâche, il s’est dit constant dans son engagement d’une démarche privilégiant les concertations avec tous les acteurs de même que les négociations, afin « d’apurer le passif et d’envisager sereinement l’avenir ».

En une année, le Premier ministre a fait preuve d’un remarquable leadership, marqué de qualités de redoutable négociateur, en parvenant à des compromis avec ses interlocuteurs.

En exécution des instructions contenues dans la Lettre de mission du chef de l’Etat déclinées en cinq axes, le gouvernement  Boubou s’est investi à les traduire en actions concrètes. Nous vous livrons quelques grandes actions menées.

En effet, c’est dans une certaine crispation au niveau du dialogue politique et social qu’à été initié l’Accord politique de gouvernance du 2 mai 2019 qui a abouti à la mise en place d’un gouvernement d’ouverture et de mission.

Grâce à sa qualité d’homme d’écoute, Boubou Cissé a pu trouver un terrain d’entente avec les enseignants évitant ainsi une année blanche.

2e acte. En exécution des orientations  du Président IBK, le gouvernement s’est attelé à la préparation et à l’organisation réussie du Dialogue national Inclusif.  Au cours des Assisses les maliens ont posé les vrais problèmes, fait des  diagnostics et proposer les solutions qui ont abouti à des recommandations et des résolutions.

Une année fini, une autre commence. Dr Cissé a placé la nouvelle année 2020 sous le signe de l’espoir, de l’espérance et du renouveau. Ainsi, dans les domaines de la gouvernance, des réformes politiques et institutionnelles, le gouvernement s’est attelé à assurer le bien-être et le mieux-être des citoyens, à travers la consolidation de notre Etat de droit, le renforcement de la cohésion nationale,  la lutte contre la corruption, la lutte contre le terrorisme et l’insécurité et la restauration de nos valeurs.

La consolidation de l’Etat de droit a été une priorité pour Dr Cissé. Les actions du gouvernement ont porté sur l’amélioration du service public de la justice et des conditions de travail du personnel, le transfert des compétences et ressources aux collectivités locales, le renforcement de la décentralisation et le rapprochement de l’Administration des populations, la gestion efficace et efficiente des frontières à travers la mise en œuvre des réformes administratives et l’amélioration de la visibilité et lisibilité de l’action gouvernementale.

Pour ce qui concerne le renforcement de la cohésion nationale, on note  la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la Réconciliation et la Paix au Mali issu du Processus d’Alger avec l’intégration de plus d’un millier  d’ex-combattants des Mouvements signataires déclarés aptes dans les rangs des Forces Armées et de Sécurité, l’intégration de plusieurs centaines de combattants en fin de formation, le reclassement et l’affectation de grades à 707 ex-combattants.

En matière de lutte contre le terrorisme et l’insécurité, le gouvernement a entrepris d’énormes efforts à travers le renforcement des capacités de nos forces de défense et de sécurité en effectifs, en formation, en équipements à travers la mise en œuvre de la Loi d’Orientation et de programmation militaire, la Loi de programmation sur la Sécurité Intérieure. Un accent particulier a été mis sur le rehaussement du niveau du partenariat au sein de la Cédéao et du G5-Sahel ainsi que la coopération militaire bilatérale et multilatérale.

Le problème de l’école, une épine

Il a procédé également à la mise en place d’un cadre pérenne de mobilisation des recettes à travers des dispositifs permettant de renforcer la lutte contre la fraude, la corruption et la délinquance financière ; l’opérationnalisation de Zones économiques spéciales et la promotion de la finance Islamique.

En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, il est à noter l’opérationnalisation de la 1ère tranche de la station de traitement et de pompage de 144 000 m3/jour d’eau potable dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala.

Dans la perspective d’améliorer notre système éducatif, le Gouvernement a réalisé des investissements conséquents dans les infrastructures socioéducatives, le recrutement et la formation du personnel d’encadrement. Si pour l’exécutif, le gouvernement a consenti des efforts financiers importants pour l’apaisement du climat au sein de l’espace scolaire, c’est sur ce chapitre que le gouvernement Boubou Cissé est en train de pécher. Pour l’année 2019-2020, les élèves des lycées et fondamentales n’ont presque pas fait de cours excepté le premier trimestre. La pomme de discorde : Des syndicats d’enseignants  qui exigent l’application de l’article 39 et un gouvernement qui refuse de l’appliquer sous sa forme actuelle. Face à l’inquiétude grandissante des parents d’élèves, le gouvernement a promis que tout sera mis en œuvre pour éviter à l’école malienne le spectre d’une année blanche. C’est dans cet esprit qu’à débuté les cours à distance.

En droite ligne des recommandations du Dialogue national inclusif, les élections législatives ont eu lieu ce, malgré la maladie de Coronavirus.

En sommes, la solidarité et la cohérence, l’intensification des missions sur le terrain, la meilleure communication, la culture de l’obligation de résultats et la croisade contre l’insécurité, incivisme, l’insalubrité ont été des axes importants de l’action gouvernementale des 12 mois du Premier ministre.

Le Premier ministre doit mettre plus d’accent sur la mise en œuvre de l’accord d’Alger, le retour à la paix qui passe inévitablement vers les discussions avec Amadou Kouffa et Iyad Ag ghaly. Ces discussions sont aujourd’hui un impératif quant on sait que le chef de file de l’opposition a été enlevé et détenu par les éléments de Kouffa.

Le moins que l’on puisse dire, le gouvernement Boubou n’a pas failli  à ses missions essentielles, malgré l’environnement socio sécuritaire tumultueux.

Djibril Diallo

SourceArc en Ciel

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