Journalistes de RFI tués au Mali: SBM dénonce des accusations «grotesques»
Nouvelles révélations sur l’assassinat de nos deux confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon il y a cinq ans à Kidal, au Mali, par deux médias, l’Agence-France Presse et l’hebdomadaire français L’Express. Ces révélations évoquent pour la première fois un responsable malien, l’actuel Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Des accusations que l’intéressé a qualifiées de « grotesques » vendredi soir.
Selon de nouveaux éléments de l’enquête que révèlent l’AFP et L’Express, les juges ont recueilli un témoignage troublant il y a à peine un mois. Un témoin assure qu’une de ses sources lui avait confié qu’un des auteurs de l’assassinat des deux journalistes de RFI « était en relation avec un officiel malien ». Cette information lui aurait été ensuite confirmée par un ancien officier français.
Celui-ci lui a dévoilé l’existence d’une conversation entre Baye ag-Bakabo, le chef du commando qui a enlevé et exécuté Ghislaine Dupont et Claude Verlon, et l’actuel Premier ministre, BoubèyeMaïga, à l’époque ministre malien de la Défense. Cette conversation aurait été interceptée par les Américains.
Bakabo, ancien trafiquant et apprenti jihadiste, était connu des autorités maliennes. Il a fréquenté la prison pour le vol de véhicules de l’armée dans les années 2000. Aujourd’hui, il court toujours aux confins du Mali et de l’Algérie.
C’est la toute première fois que le nom d’un haut responsable malien apparaît dans l’enquête sur l’assassinat de nos deux confrères. Contacté par RFI vendredi soir, le Premier ministre SoumaïlouBoubèye Maïga dénonce « le caractère farfelu de ces allégations » et parle d’accusations « totalement grotesques ». Et d’ajouter : « J’en aurais ri n’eût été le respect dû à la mémoire de Ghislaine et Claude »
Ces nouveaux éléments d’information viennent renforcer aujourd’hui les zones d’ombre qui entourent depuis cinq ans ce double assassinat, dénoncées régulièrement par les amis de Ghislaine et Claude.
Source: 22 Septembre