Issiaka Sidibé à l’ouverture de la session d’avril: que rien ou personne n’hypothèque l’avenir des enfants

La dernière session de la 5e législature s’est ouverte hier lundi 6 sous la présidence de l’honorable Issiaka SIDIBE. A cette occasion, il est revenu sur la crise scolaire qui perdure depuis des mois en appelant les deux parties (Gouvernement et Syndicats) à plus responsabilité. Face à la menace que représente cette situation sur l’avenir du pays, il a déploré la démarche « sapeur-pompier » de l’Exécutif à gérer les crises de l’école malienne une à une. Quant à la crise sanitaire du coronavirus, elle doit être comprise comme « une vraie leçon de sagesse divine » qui instruit au monde entier d’être davantage solidaire.

La session d’avril de l’Assemblée nationale s’est ouverte ce lundi. Elle s’est tenue dans la plus grande sobriété. En cause : la prévention et la lutte le contre Covid-19. Contrairement aux sessions précédentes, il n’y a pas eu de défilés des ministres, des présidents des institutions encore moins des représentations diplomatiques accréditées au Mali. Seul, le Premier ministre Boubou CISSE y était présent au nom de l’ensemble de l’Exécutif.

Lors de son discours d’ouverture, le Président Issiaka SIDIBE a souligné que la pandémie qui est train de faire  des ravages, à travers le monde, aura prouvé à suffisance la vulnérabilité de l’humanité tout entière et de l’économie mondiale. Elle a entraîné un revirement spectaculaire dans la gestion des crises sanitaires et dans les mouvements de populations, à travers le monde.

Par ailleurs, il pense sincèrement que cette pandémie doit être également comprise comme « une vraie leçon de sagesse divine » qui instruit au monde entier d’être davantage solidaire, car le malheur n’arrive pas qu’aux autres. Désormais, seule la solidarité internationale devrait s’ériger en maîtresse absolue dans la conduite des États et des peuples.

Aussi, contre cette pandémie, il a exhorté le Gouvernement à poursuivre et à renforcer ses efforts, car notre pays reste extrêmement fragile et très exposé.

« Cette situation résultant de la modestie de notre système sanitaire est exacerbée par l’encerclement de notre pays par des États limitrophes tous déjà contaminés. Notre seule vraie arme, à cet effet, demeure la prévention et le respect des gestes barrières », a expliqué le Président de l’Assemblée nationale.

Pour cette raison, il a affirmé avec instance qu’un changement de nos habitudes personnelles, familiales, sociales, professionnelles et religieuses est obligatoire si le pays veut rester à l’abri de cette terrible maladie virale et freiner sa propagation.

Alors que le pays est en pleine guerre contre le coronavirus, il a déploré la multiplication des fausses informations autour de la pandémie dans notre pays. Cela doit cesser, a-t-il déclaré. « À tous ceux qui font des diffusions sur les réseaux sociaux, je leur demande avec gravité, au nom de la représentation nationale, d’éviter de publier ou de relayer des fausses informations sur le sujet. L’heure n’est ni à la désinformation ni à l’intoxication encore moins à l’incivisme», a interpellé l’honorable SIDIBE.

Également, il a invité la population au respect des mesures barrières : « encore une fois, soyons tous disciplinés et responsables face à ce dangereux virus qui tue par milliers. Respectons à la lettre toutes les mesures d’hygiène individuelles et collectives utiles ainsi que toutes les consignes données par les autorités sanitaires et sécuritaires ».   

Pas question d’hypothéquer l’avenir des enfants

Aussi, dans son speech, l’honorable Issiaka SIDIBE, pour certainement l’un de ses derniers discours à la tête de l’Institution, s’inquiète de l’avenir de l’école malienne. Pour lui, les nombreux débrayages des enseignants depuis des années ne sont pas sans conséquence. C’est un réel danger pour l’éducation de millions d’enfants de notre pays, prévient-il.

Malheureusement, cette année encore le système est en panne depuis janvier, a déploré l’honorable SIDIBE. À l’origine : un désaccord entre le gouvernement et des syndicats des enseignants autour de l’application de l’article 39 de la loi du 16 janvier 2018.

Deux ans après l’adoption dudit texte, les lignes n’ont pas bougé, s’est indigné l’honorable Sidibé en dépit l’implication de l’Hémicycle. Mais, il y a eu néanmoins des avancées avec le décret fixant les taux mensuels de l’indemnité de résidence allouée au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.

Certes force doit rester à la loi, affirme-t-il. Aussi, concède-t-il, il est bien fondé pour les syndicalistes de défendre les intérêts de leurs membres. Cependant, a-t-il conseillé, « il serait bienséant pour eux de tenir compte des séquelles de leurs actions sur la vie de la nation ».

Face à la situation, il exhorte le gouvernement et les grévistes à un dialogue plus fécond et responsable afin de gérer le problème de façon générale. « Il ne s’agit plus de jouer au sapeur-pompier, en tentant de sauver les années scolaires une à une, mais de sauver plutôt l’école malienne dans son ensemble et de manière durable », préconise le Président de l’Assemblée nationale.

En clair, il s’agit pour lui « de faire en sorte que l’avenir des enfants maliens ainsi que le devenir de la République du Mali ne soient plus hypothéqués par quoi que ce soit ou par qui que ce soit ».

Une inter-commission pour les urgences du gouvernement

En raison du renouvellement de l’Assemblée nationale, cette session ne bénéficiera pas de temps légal de 90 jours puisque le mandat des députés prend fin le 2 mai prochain. Donc, dans un mois tout au plus. Compte tenu de cette situation, l’honorable SIDIBE a suggéré la mise en place d’une inter commission pour pouvoir travailler sur les urgences et les priorités qui seront déterminées par le Gouvernement. Toutefois, d’ici le 2 mai 2020, il a appelé l’ensemble des députés d’exercer convenablement leur mission régalienne de contrôle de l’action gouvernementale ainsi que toutes autres activités en lien avec leur statut.

Également, il a exprimé sa compassion au chef de file de l’Opposition enlevé et gardé par des hommes armés.  « Nous lui réitérons notre entière solidarité et invitons le Gouvernement à diligenter toutes actions idoines pour le ramener indemne à sa famille », a déclaré le Président de l’Assemblée nationale.

PAR SIKOU BAH

Info-Matin

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