Inculpé d’assassinat et complicité : Aly Coulibaly condamné à la peine de mort par contumace

Jugé par contumace pour n’ayant pas comparu à la barre, Aly Coulibaly (en fuite) a été condamné à la peine de mort par la Cour d’assises le vendredi 25 juin 2021. Le film des faits !

 

Il ressort du dossier que dans la nuit du lundi 9 octobre 2017, Aly Coulibaly (né vers 1992 à Koumassi, en Côte d’Ivoire, élève domicilié à Koro II), l’amant d’Hawa Telly, se rendit chez celle-ci et le quitta vers 2 h du matin. Le lendemain Aïssata Telly, l’amie intime d’Hawa Telly n’ayant aucune nouvelle d’elle, anxieuse, appelait son amant susnommé qui lui fit savoir qu’elle était partie accompagner l’une de ses copines devant se rendre à Bamako.

Plus tard, Aïssata Telly en informait les parents d’Hawa Telly et ensemble, vers 18 h, ils appelèrent Aly Coulibaly qui détenait la clé secours du dortoir d’Hawa Telly.  Aussitôt à son arrivée sur les lieux, il découvre à l’ouverture de la porte le corps sans vie de la demoiselle Hawa Telly, dénudée et allongée sur son dos, les jambes écartées laissant croire qu’elle a subi des agressions sexuelles avant d ‘être assassinée.

Horrifié, son oncle Housseini Guindo a alerté la Brigade territoriale de Koro et le médecin-chef du Centre de santé constata son décès. Aly Coulibaly fut interpellé, déféré suivant PV n°96 du 15 octobre 2017 de la justice de paix où une information judiciaire fut ouverte pour assassinat. L’inculpé Aly Coulibaly a nié les faits d’assassinat qui lui sont reprochés, en affirmant qu’il est incapable de commettre un tel assassinat même s’il reconnaît s’être rendu chez la victime la nuit des faits.

Ils ont causé dans la chambre avant de prendre congé d’elle aux environs de 21 h 30. Il a aussi reconnu qu’il lui arrivait d’être jaloux de la victime en croyant qu’elle le trompait avec d’autres hommes. Il précisera avoir, par un manque d’amour pour elle, eu malgré les sentiments qu’elle manifestait envers lui, deux autres liaisons. Il est clair qu’Aly Coulibaly détenait la clé secours de la chambre de la défunte et il avait accès à elle à tout moment.

Malgré la présence du corps d’Hawa Telly sans vie à l’intérieur, la porte de la chambre était fermée à clé de l’extérieur à l’aide de son cadenas habituel de marque “Vachette” (cf. photos 1 et 3 annexées). L’oncle de la défunte en la personne d’Allasseini Telly, ingénieur-agronome de son état, dans son audition du 31 octobre 2017 devant le juge, a soutenu qu’il a été informé par une personne ayant requis l’anonymat,  qu’il a aperçu Aly Coulibaly en train de rentrer chez lui en provenance du domicile d’Hawa Telly vers 2 h alors qu’il a soutenu mordicus qu’il a quitté ledit domicile à 21 h 30.

Il a été révélé qu’Aly Coulibaly s’adonne à la consommation de la drogue et de l’alcool, qu’il violentait souvent sa petite fille et qu’il avait, depuis un certain temps, adopté un comportement indésirable à son suivant. Ce qui est sûr, il est constant qu’Aly Coulibaly fut la dernière personne à quitter la chambre de la victime la nuit des faits. Pour dissimuler son crime, il a fait entendre à Aïssata Telly que la victime serait partie accompagner une amie devant se rendre à Bamako.

Allasseini  est plus explicite dans son argumentaire contre l’inculpé par devant le juge dans la même audition. L’examen post-mortel en date du 19 octobre 2017 révèle que la mort de la victime remonte à plus de 12 h et le décès consécutif à des coups et blessures volontaires. Ce document est descriptif des constatations sur le corps et note la présence de morceaux de bois sur le matelas de la victime.

De tout ce qui précède, il résulte charges suffisantes contre Aly Coulibaly, d’avoir à Koro, courant octobre 2017, en tout cas depuis moins de 10 ans, volontairement commis un homicide sur la demoiselle Hawa Telly. Avec cette circonstance, ledit homicide a été accompli avec préméditation et guet-apens. Ces faits sont prévus et punis par les articles 199 et 200 du code pénal et peuvent donner lieu à l’application de peines criminelles.

Le certificat d’expertise mentale de l’inculpé du 24 novembre 2017 prouve qu’il ne souffre d’aucune anomalie mentale ou psychique de nature à influer sur sa responsabilité pénale. Le bulletin n°2 du Casier judiciaire versé au dossier atteste qu’il est délinquant primaire. Les renseignements rapportés sur lui révèlent qu’il s’adonne à la consommation d’alcool. Par ces motifs, vidant son délibéré conformément à la loi, statuant en chambre du conseil en matière criminelle et en dernier ressort, la Cour a déclaré suffisamment établi à l’égard de l’inculpé Aly Coulibaly la prévention des faits d’assassinat, prononce en conséquence sa mise en accusation en raison des faits ci-dessus spécifiés et qualifiés. La Cour a décerné contre lui l’ordonnance de prise de corps et le renvoi devant la cour d’assises de Mopti pour y être jugée conformément à la loi.

Aly Coulibaly jugé par contumace et condamné à la peine de mort

Etant en fuite, il n’a pas comparu à la barre le vendredi  25 juin 2021. Reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés, il a été jugé par contumace et condamné à la peine de mort.                                                                 

Siaka Doumbia, envoyé spécial

SourceAujourd’hui-Mali

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