Gouvernement de Transition post-Choguel : Le nouveau PM pour remettre de l’ordre
Le nouveau Premier ministre, Général de Division Abdoulaye Maïga, qui vient de prendre les clés de la primature, est condamné à faire oublier son prédécesseur.
Si son prédécesseur, Dr Choguel Kokalla Maïga, a été jugé trop prolixe, le nouveau Premier ministre devrait moins donner de la voix. Le général Abdoulaye Maïga, étant un haut gradé de l’Armée, donc de la Grande Muette, il devrait être plus réservé ou moins expressif pour apparaître moins « clivant ». Et il semble que les instructions du chef de l’Etat à son endroit ont été claires : « agir plus et parler moins ».
Ainsi, le nouvel occupant du palais de la primature a les chances de tenter de rassembler l’essentiel de ses interlocuteurs, notamment ceux de la classe politique nationale et même des partenaires du pays. Même si alors Col Abdoulaye Maïga, il s’était illustré à la tribune de l’ONU par un discours critique à l’égard des partenaires occidentaux… Sans oublier ses tons incisifs des communiqués, marqués par des « je le répète une dernière fois… » ou des « A bon entendeur, tant pis ! ». Mais, on lui prête une certaine maturité, qui ne devrait plus donner des velléités d’empoignades verbales de cette nature. Puisque des sources indiquent que le poste de porte-parole du gouvernement devrait échoir au ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, le numéro trois de la nouvelle équipe gouvernementale, derrière le Général Sadio Camara.
En outre, le Général de division Abdoulaye Maïga est un officier général de gendarmerie, qui a passé le plus clair de sa carrière dans les institutions gouvernementales. A 43 ans, l’homme est réputé plus proche du monde politique et diplomatique. C’est pourquoi les observateurs les plus avertis estiment qu’il a un « sens élevé d’écoute » et de pondération, susceptible de l’aider dans sa nouvelle mission. Et il faut souligner que le nouveau PM maîtrise aussi le monde associatif ou celui de la société civile avec lequel il a longuement collaboré, dans le cadre des réformes en chantiers.
Avec quatre ans d’expériences au ministère de l’Administration territoriale, le nouveau chef du gouvernement a développé le contact facile avec les représentants des forces vives du pays. Sans oublier que le chef du département de l’Administration du territoire s’est rapidement familiarisé, avec l’ensemble des acteurs du pouvoir décentralisé et déconcentré. Ce qui lui assure une certaine connaissance du territoire national, à travers gouverneurs, préfets et sous-préfets. Surtout que le Général Abdoulaye Maïga avait été à la manette lors de diverses rencontres entrant dans le cadre du dialogue inter-Maliens.
Il faut souligner aussi le fait que le Général Maïga n’étant pas du premier cercle restreint des officiers ayant fait le coup d’Etat d’août 2020, il ne se fera pas prier pour mériter la confiance que le Général d’Armée Assimi Goïta a fini par placer en sa modeste personne. Il se battra, le cas échéant, en faveur d’une éventuelle candidature de son bienfaiteur et essaiera de consolider les acquis de la Transition. Il s’agit par exemple des options stratégiques prises avec la création de la confédération de l’AES et les réformes majeures de gouvernances opérées. Choguel ne lui disait-il pas lors de la passation de services le monde, l’Afrique et l’AES nous regardent, bonne chance » ? Gageons que cette investiture donnera au nouveau locataire de la primature ; le zèle et le courage nécessaires pour réussir cette mission historique pour le Mali.
Boubou SIDIBE/maliweb.net