États-Unis: atouts et faiblesses de la candidature Trump pour 2020

Donald Trump a choisi la Floride et Orlando pour officiellement lancer sa campagne pour la présidentielle de 2020. Ce soir, il donnera le coup d’envoi d’un marathon qui va durer plus d’un an. Une campagne qu’il n’a, en fait, jamais cessée de mener depuis sa prise de fonction en janvier 2017. Le choix de la Floride n’est pas anodin puisque une victoire dans cet Etat semble quasiment indispensable pour l’emporter au niveau national. Alors qu’il vient tout juste de fêter ses 73 ans, Donald Trump se dit prêt à en découdre.

La tâche s’annonce compliquée pour le président sortant : car si Donald Trump se targue d’avoir accompli un travail remarquable, les faits ne le démontrent pas. Certes l’économie américaine se porte à merveille, la bourse bat des records, le chômage est au plus bas. Mais c’est bien sous la présidence de Donald Trump que les Etats-Unis ont vécu leur plus long « shutdown », cette fermeture partielle de l’administration américaine.

A son actif, on peut lui attribuer la plus importante réforme fiscale, qui a permis à la fois aux entreprises, mais également aux particuliers de voir leurs impôts baisser, avec un bémol puisque cette réforme était surtout destinée aux classes les plus aisées. Donald Trump s’est donc surtout attaché à contenter sa base électorale, ce que démontrent d’ailleurs les sondages puisqu’il reste crédité d’une moyenne de plus de 40% de soutiens depuis son entrée en fonction.

Aujourd’hui, c’est lui qui a la cote. C’est le président sortant et, aux États-Unis, c’est un gros avantage. (…) L’autre très gros avantage, ce sont les très bons chiffres au niveau de l’économie. On peut aussi parler de sa cote de popularité qui est entre 40-43%. Elle ne bouge pas, c’est une ligne droite. Et en même temps s’il y a stabilité, il y a stagnation. Il y a un phénomène aujourd’hui dans la société américaine : 52 à 56% le rejettent quoi qu’il fasse, n’écoutent pas ce qu’il dit. Et ça, ça va devenir un vrai handicap pour Donald Trump.

Jean-Eric Branaamaître de conférences à l’Université Panthéon-Assas, spécialiste de la politique et société américaine

18/06/2019 – par Sylvie Noël Écouter

Les faiblesses de la candidature de Trump

Le simple fait de ne pas avoir été en mesure d’élargir sa base électorale est une faiblesse en soi. La liste des échecs est longue avec par exemple le projet de mur à la frontière avec le Mexique ou encore le dossier nord-coréen, sur lesquels rien n’avance. Par ailleurs les méthodes de Donald Trump sur la scène internationale sont critiquées dans le monde entier, tout comme aux Etats-Unis: le président américain menace pour obtenir ce qu’il souhaite, à l’image de l’accord qu’il vient de sceller avec le Mexique.

Et puis il y a aussi le dossier de l’immigration qui fait polémique. Expulsions, séparations des parents de leurs enfants, morts de mineurs en détention… la liste des dérapages est longue. Autant dire que Donald Trump a du travail s’il veut rester 4 ans de plus à la Maison Blanche.

Une nervosité palpable

Sur son fil Twitter, Donald Trump assure que seules les enquêtes d’opinion faussées le classent derrière ses concurrents démocrates et il affirme une nouvelle fois sa certitude d’être réélu. Mais signe de sa nervosité, raconte Anne Corpet, la correspondante de RFI à Washington, il a congédié ce lundi17 juin, les sondeurs qui travaillaient au sein de sa campagne et qui le donnent perdant dans trois États-clés.

Le président n’a pas supporté que ces enquêtes internes soient divulguées dans la presse. Elles le placent derrière Joe Biden dans le Wisconsin, en Pennsylvanie et en Floride, trois États que Donald Trump a ravis aux démocrates en 2016, et où il prétend détenir encore une large majorité.

Face à ces mauvais sondages, n’importe quel candidat tenterait de revoir sa stratégie de campagne. Mais à dix-sept mois des élections, le président préfère se débarrasser des messagers de mauvais augure et afficher sa confiance.

Faire le show à Orlando

Donald Trump va donc officiellement annoncer ce mardi soir sa candidature à un second mandat dans l’un de ces États-clés, la Floride. Il sera accompagné de la première dame, du vice-président Mike Pence et de son épouse.

Pas moins de 100 000 personnes, assure le président américain, ont tenté d’obtenir l’une des 20 000 places du stade où a lieu ce meeting. Et Donald Trump entend bien enflammer ses partisans. Il faut dire qu’au sein de son propre camp, le locataire de la Maison Blanche continue de rafler les suffrages : sa cote de popularité atteint les 84% chez les républicains.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1140590099870171137

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