Entre Mahmoud Dicko et Kaou Djim, la dissonance est totale
La confusion était assez flagrante pour ne pas passer anodine, vendredi après-midi, lors de la deuxième manifestation d’appel à la démission du président IBK. Comme il est loisible de le constater, les partisans du M5-RFP ont massivement répondu présents sur le Boulevard de l’Indépendance pour écouter leur guide et le mot d’ordre du mouvement anti-IBK. Mais il est revenu au porte-parole de la CMAS, Issa Kaou Djim, de donner le ton après deux semaines d’attente sans réponse satisfaisante à l’appel à la démission du chef de l’Etat. «A partir de cet instant IBK n’est plus le président du Mali », a-t-il martelé en plantant le décor, annonçant ainsi la désobéissance civile dont les indices planaient dans l’air depuis le meeting du 5 Juin. Aussi, tout présageait d’une activation de son processus sauf que Mahmoud Dicko ne soufflait point dans la même trompette que ceux avec qui son gendre, Issa Kaou Djim, en avait décidé. Celui qui a de tout temps préféré le terme «écouter le peuple» au slogan insurrectionniste «IBK, Démissionne !» est demeuré aux antipodes de ses compagnons ayant visiblement choisi d’en découdre par un assaut sur la première institution de la République. Mais la question est de savoir pour combien de temps leur union va-t-elle résister à une telle cacophonie opérationnelle ?
Le bilan du drame revu à la hausse et géré à la légère
Bien malin qui pourrait dire les circonstances et proportions réelles du drame infligé aux FAMa (armée malienne) à Boukawere, dans le cercle de Niono. Après un silence relativement long, les autorités, comme à leurs habitudes, ont admis un premier bilan en pertes humaines de 24 militaires tués dans ladite embuscade, soit largement en deçà de la quarantaine d’éléments précédemment annoncée par les médias internationaux. Ce bilan officiel sera toutefois discrètement revu à la hausse, à en juger par les échanges épistolaires au sein de la hiérarchie militaire. Lesquels font état de 32 militaires déplorés mais avec des confusions
, équivoques et sous-entendus assez peu déchiffrables pour inspirer la circonspection. Il y ressort en effet que 32 éléments vivants ont été récupérés dans la nature, tandis que 11 de leurs compagnons morts ont été formellement identifiés et inhumés sur place et 16 non-identifiés parmi lesquels 5 militaires portés disparus. C’est dire que les éléments portés disparus sont comptés parmi les morts tant les espoirs sont de plus plus minces de les retrouver. Mais, le hic est que la somme des morts identifiés et de ceux non-identifiés, ajoutées aux effectifs récupérés vivants n’est pas égale à l’ensemble des 64 hommes annoncés.
La Rédaction
Le Témoin