Dr Aboubacar Sidik Fomba, président de l’ADEPM, à propos du nouveau gouvernement : “La taille du gouvernement traduitla volonté de dilapider les maigres ressources du contribuable malien”

Après la formation du gouvernement Boubou Cissé, plusieurs personnalités politiques se sont prononcées sur les atouts, les défis, les faiblesses… de cette équipe qui doit en principe conduire les différentes réformes politiques et constitutionnelles envisagées par les plus hautes autorités de notre pays. C’est ainsi que le président de l’Alliance démocratique pour le peuple malien (Adepm), Dr Aboubacar Sidik Fomba, a bien voulu nous livrer ses lectures sur cette équipe.

A le croire, il reste campé sur sa position que l’accord politique signé entre le Premier ministre et certains partis politiques de la majorité et de l’opposition n’est autre qu’une manipulation politique pour satisfaire la communauté internationale et les groupes armés.

A ses dires, cette nouvelle équipe gouvernementale traduit le copinage de la gestion du pouvoir et la prise en otage des richesses par un système mafieux, à travers la seule personne du Premier ministre chargé aussi de gérer les finances. Et d’ajouter que ce cumul de fonction confère de facto à Boubou Cissé le statut de super Premier ministre de plein pouvoir. “Ce cumul de fonctions du Premier ministre dénote une obscurité notoire autour de la question des finances publiques pouvant enlever toute confiance des investisseurs sur la crédibilité de la gestion du pays. Les partis de l’opposition qui sont dans le gouvernement sont désormais de la majorité présidentielle et ne doivent plus se réclamer de l’opposition “, a-t-il martelé.

Se prononçant sur la taille du gouvernement, il dira que celle-ci traduit la volonté de dilapider les maigres ressources du contribuable malien supportées seulement par le 1/3 du territoire national. Et de poursuivre que les hommes reconnus par leur qualité dans ce gouvernement seront engloutis par le système et seront en même temps comptables de la situation et leur avenir politique hypothéqué.

Sur les autres aspects de la sortie de crise, il a précisé que notre pays, le Mali, a plutôt besoin d’une conférence nationale inclusive digne de ce nom sur toutes les questions relatives à la vie de la nation que d’un partage de pouvoir comme préalable aggravant la souffrance du peuple malien.

De sa lecture, l’accord politique est une forme voilée de transition politique ayant comme seul objectif de réviser notre Constitution pour appliquer l’accord d’Alger. “Cet accord politique est déjà une appropriation de l’accord d’Alger car la signature dudit accord politique est l’acceptation de l’accord d’Alger et sa mise en application en intégralité”, a-t-il déploré.

De son point de vue, ce faisant, l’accord d’Alger ne sera plus un sujet de discussion lors de la fameuse concertation inclusive évoquée. “En dernier lieu cet accord nous donne l’impression que le Nord du pays est déjà stabilisé et que tout le problème réside au centre en oubliant que le centre est la continuité du Nord. Dans tous les cas, cet accord politique est un piège qui ne dit son nom et enlèvera le peu de crédibilité sur la politique au Mali “, a-t-il conclu.

Boubacar PAÏTAO

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