Dialogue politique : L’opposition fuit le débat
La semaine passée, le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maiga a initié une série de rencontres avec la classe politique, afin d’échanger sur les réformes politiques et institutionnelles envisagées, le processus électoral et le découpage administratif. Tour à tour, il a rencontré les partis de la majorité présidentielle, ceux de l’opposition modérée. Tous ont apprécié cette démarche de dialogue, de concertation autour des préoccupations de la nation.
Le tour de l’opposition radicale, dirigée par le candidat malheureux à la présidentielle dernière, Soumaila Cissé, était prévu le 9 novembre à 15 heures, au siège de ce dernier, par ailleurs, chef de file de l’opposition. A quelques heures de cette rencontre, Soumi, comme on appelle, a rendu publique une lettre au vitriol, à travers les réseaux sociaux.
Dans cette correspondance, adressée au Premier Ministre, il fait un réquisitoire contre le régime, avant de conclure que lui et ses amis ne sauraient donner une suite favorable à cette rencontre.
En clair, Soumaila Cissé fuit le débat, alors qu’il l’a toujours réclamé. Son bras droit, Tiébilé Dramé du Parena a même accusé le pouvoir de l’autisme, une manière de dire qu’il ne veut pas négocier, il ne veut pas s’ouvrir aux autres, et préfère se replier sur lui-même.
Voilà que Soumaila Cissé et ses amis racontaient des contrevérités. En effet, ils sont invités à échanger avec le chef du gouvernement, ils trouvent des ruses pour éviter le débat. Alors qu’au cours de la récente mission de la CEDEAO à Bamako, Soumaila Cissé a pris l’engagement devant les émissaires de « participer activement à tout processus inclusif de concertation entre le gouvernement et les acteurs politiques. »
Le double langage, le jeu politicien, les cicatrices de la défaite, empêchent manifestement le camp Soumaila Cissé à s’inscrire dans le jeu des institutions de la République. Ils ont, donc, choisi la rue et le dénigrement comme armes de combat politique. Les nombreuses marches, initiées pour contester le résultat de la présidentielle, n’ont pas donné le résultat escompté. Ils ont pris un peu de recul, et ils entendent remettre ça, à la faveur du découpage administratif, qui provoque des grincements de dents y compris au sein de la majorité présidentielle.
Pour Soumaila Cissé et ses amis, il faut ausculter tous les mouvements de mécontentement pour tenter d’affaiblir ou de faire tomber le pouvoir, croyant ainsi obtenir ce qu’ils n’ont pas eu par les urnes.
El Hadj ChahanaTakiou
Source: 22 Septembre