Coronavirus: Jérusalem confinée face au défi des fêtes religieuses

Au cours des prochaines semaines, Jérusalem va être confrontée, dans sa lutte contre le coronavirus, aux célébrations de fêtes religieuses. La Pâque juive, qui débute ce mercredi 8 avril, sera suivie des célébrations chrétiennes de Pâques puis du Ramadan pour les musulmans. Trois fêtes qui attirent habituellement des milliers de personnes dans la ville sainte pour les trois religions.  Dans le contexte actuel, elles représentent un défi sanitaire majeur.

De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil.

Le calme de la vieille ville est saisissant : ses ruelles habituellement bourdonnantes sont aujourd’hui désertes. Les échoppes, à l’exception de quelques épiceries, sont fermées. Et, fait inhabituel pour un mois d’avril, les pèlerins sont absents. La Pâque juive, qui débute dans la soirée de ce mercredi 8 avril, ainsi que les célébrations de Pâques attirent chaque année des dizaines de milliers de personnes venues prier dans les lieux saints. Mais la pandémie de coronavirus change la donne. L’aéroport de Tel Aviv ne voit désormais atterrir qu’une poignée d’avions par jour et seuls les Israéliens, les Palestiniens ou les résidents étrangers sont actuellement autorisés à entrer. Les visiteurs ne sont, cette année, pas les bienvenus.

Couvre-feu

Mais les habitants locaux sont aussi contraints de repenser leurs traditions pour cette période de fêtes. Alors qu’un confinement est déjà en place depuis la mi-mars, des mesures plus strictes ont été annoncées par le Premier ministre israélien lundi 6 avril. Les déplacements non-essentiels étaient déjà interdits mais les règles ont été renforcées jusqu’à vendredi 10 avril : les contrôles de police sont multipliés et un couvre-feu sera même instauré ce mercredi après-midi jusqu’à jeudi matin, au moment du début des festivités de la Pâque juive. Nul n’aura alors le droit de se trouver à plus de 100 mètres de son domicile.

Le gouvernement voulait éviter tout déplacement, que ce soit pour prier à Jérusalem ou pour fêter en famille. « Quand il s’agit de votre santé et de vos vies, citoyens d’Israël, il ne peut y avoir de raccourcis » a déclaré Benyamin Netanyahu, justifiant sa fermeté par les enseignements tirés de la fête de Pourim célébrée début mars. Si les grands carnavals avaient été annulés, de nombreux rassemblements ont tout de même eu lieu. « L’infection au virus s’est propagée dans de larges cercles » assure le chef du gouvernement. Avant d’enfoncer le clou : « Je vais le dire aussi clairement que possible : Pâque ne sera pas Pourim. »

AFP

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