Brexit: la presse britannique s’insurge contre John Bercow
L’annonce surprise de John Bercow, le président de la Chambre des communes, domine les Unes des quotidiens britanniques ce mardi 19 mars, après sa décision d’exclure un troisième vote sur l’accord de retrait de l’Union européenne.
Avec notre correspondante à Londres,Muriel Delcroix
Une grande partie de la presse accuse John Bercow d’avoir provoqué une crise constitutionnelle. Le Daily Express le rebaptise « Le pourfendeur du Brexit » et s’étrangle de rage face à un président de la Chambre des communes « narquois » qui pourrait obliger Londres à implorer Bruxelles de lui accorder un report pouvant « durer des mois ».
La Daily Mail n’est pas tendre non plus avec John Bercow, le traitant de « moulin à parole despotique » quand le Times le traite de« vandale surexcité », accusé par le gouvernement de « saboter le Brexit » et l’accord de divorce de Theresa May. De leur côté, le Telegraph et le Guardian sont pour une fois d’accord et parlent de « chaos constitutionnel » qui va contraindre Theresa May à demander aux Européens une longue extension.
Theresa May en quête d’une alternative
En attendant, la Première ministre s’est enfermée avec ses conseillers pour trouver une parade à cette décision. Une des options considérées, selon un ministre, serait de laisser les députés décider d’ignorer ou non la convention vieille de 400 ans invoquée par John Bercow, et s’ils votent dans ce sens de leur soumettre comme prévu l’accord de retrait une troisième fois la semaine prochaine.
La Première ministre n’arrivait pas de toute façon jusque-là à rassembler une majorité en faveur de son accord de divorce. Elle pourrait donc se rendre au sommet européen de Bruxelles jeudi et vendredi pour demander une extension au Brexit dont la durée dépendrait de l’approbation de son accord au Parlement.
Nous n’avons pas de gilets jaunes mais il y aura des émeutes et ils auront ça sur leur conscience car ils ne respectent pas la démocratie.