Après le vote référendaire du 18 juin : Les partis politiques vont-ils signer leur retour sur la scène ?
C’est dans ce mois de juin que tous les citoyens, ayant leurs pièces d’identité en bonne due forme, iront au référendum pour le vote de la nouvelle Constitution. Et si tout se passe bien, comme le souhaitent vivement les autorités de la Transition, la ligne droite pour le retour à l’ordre constitutionnel normal, pourra être entamée. Déjà, les signaux sont très verts pour le « OUI » qui pourrait l’emporter. L’enjeu est de taille !
C’est le tout premier test pour les autorités de Transition, en termes d’organisation d’une élection. Et la réussite pourrait garantir les prochaines, à savoir les législatives et la présidentielle. L’horizon 2024, c’est pour bientôt, surtout que nous sommes en plein milieu de l’année 2023. Alors que les autorités de Transition ont réitéré leur volonté de remettre le Mali dans le concert des nations, par un retour effectif à l’ordre constitutionnel normal. D’où le vrai test que constitue le référendum à venir.
Toutefois, pour le Gouvernement de Transition, il faudrait nécessairement que le « OUI » puisse l’emporter et pas le « NON ». A cet effet, des énormes efforts ont été consentis par l’équipe gouvernementale pour expliquer et sensibiliser les populations, sur le bien fondé et les avantages du projet de la révision constitutionnelle. Les acteurs de la vulgarisation du projet de la révision constitutionnelle sont en train de parcourir tout le pays. Ils ont également touché la diaspora malienne dans les pays de grandes concentrations.
Les échos de la diaspora semblent être en faveur de l’adhésion du projet. Autrement dit, la diaspora serait favorable au « OUI ». Dans tous les cas, une voix contraire serait une épine dans le pied de la Transition. Et personne n’en souhaite, même s’il n’est pas facile de faire totalement confiance à une opinion avant les élections.
Nous savons par expérience que ceux qui disent oui dans les meetings et autres lieux de rencontre, ne tiennent pas forcément parole, en se rendant aux urnes pour concrétiser leur vote. Au Mali, il a été constaté cette triste réalité, au cours des élections présidentielles où certains candidats avaient fait le plein des stades lors de leurs meetings. Mais ces derniers, étaient sortis des urnes avec des résultats minables et même très ridicules de 0,3 %. Le contexte n’est certes pas le même, mais il est important de savoir tenir compte de la prudence.
L’espoir est clairement pour les partis politiques. Le temps de leur retour sur la scène est arrivé. A la suite du référendum, ce sera les préparatifs des élections de février 2024. Et pour qu’il y ait élections, il faut nécessairement la présence des acteurs politiques. Ces derniers organisés en mouvements et partis politiques, vont in fine animer la scène conformément à leurs différentes stratégies de la conquête du pouvoir.
C’est vrai que certains acteurs observent le silence durant cette Transition, mais cela n’enlève rien à leur existence ni à leur rôle d’acteurs et animateurs de la vie politique. D’ailleurs, cette période de transition n’est pas normalement, le réel moment de l’esprit d’opposition. Le moment est purement exceptionnel. Mais pourront-ils aussi prendre part au référendum, et surtout, voter « OUI »i ?
En tout cas, il serait préférable d’accepter de boire ce vin qui est déjà tiré. Il faut éviter de tout remettre en cause. Cela risquerait de bouleverser carrément le chronogramme établi pour la gestion et de la durée de la Transition.
Monoko Toaly
Le Pélican