Allégations de déstabilisation de la République : Ras Bath finira-t-il dans le box des accusés ?
Trahi apparemment par un de ses propres lieutenants membre du CDR d’Espagne, un certain Amadou Kanté, membre du CDR d’Espagne, le sulfureux chroniqueur controversé, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, s’est probablement fait prendre au piège. En visite en Espagne, il y a une dizaine de jours, Ras Bath a été enregistré à son insu par un certain Amadou Kanté, membre du CDR d’Espagne. Le son s’est finalement retrouvé sur les réseaux sociaux. Alors qu’on lui a seulement demandé de donner des directives sur la révision constitutionnelle et le dialogue inclusif en perspectives, le Rasta s’était mis à dévoiler le contenu des coulisses de la campagne présidentielle de 2018.
Dans ces propos Ras Bath explique que « l’opposition démocratique et républicaine incarné par Soumaila Cissé a infiltré les différentes grèves notamment des magistrats, des enseignants et cheminots aux fins de déstabiliser le régime d’IBK voire le renverser».
Si les enseignants n’ont aucun accordé aucun commentaire à ses propos, du moins à notre connaissance, les magistrats et cheminots réclament pour leur part respectivement explication et justice.
Les premiers, à travers leurs deux syndicats, en l’occurrence le Syndicats Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), ont ainsi réagi dans un communiqué en assurant de «leur ferme engagement à poursuivre toutes actions légales en vue du rétablissement de l’honneur et de la dignité de la corporation injustement mis à mal par cette énième attaque».
Quant aux cheminots, ils ont réclament à Ras Bath des explications sur la nature et par qui l’opposition a pu infiltrer leur grève.
Et pour expliquer l’infiltration, Ras Bath a pris à témoin l’actuel ministre des affaires étrangères, TiébiléDramé, à qui il a expliqué comment après les interminables marches de protestation contre la réélection d’IBK, il a proposé l’idée d’une infiltration. «J’avais préconisé qu’on infiltre les grèves. Pas pour les espionner mais les aider à avoir leurs doléances. L’objectif était de les apprendre à combattre, de les donner des espères, de les apprendre à la négociation et d’obliger la main du gouvernement» (sic)
Parlant de la révision constitutionnelle, il est resté flou sur sa propre proposition et laissé entendre que la situation sécuritaire a plutôt empiré qu’empirer car le nombre de morts qui «était environ 700 personnes il y a 7 mois est passé 800 morts en 2019. Cependant, comme pour apporter son soutien au nouveau projet de la révision constitutionnelle en perspective, le porte-étendard de la Plateforme «An Tè A Bana», le chroniqueur le plus hostile au projet référendaire de 2017 estime que la révision constitutionnelle est la condition sine qua non pour appliquer l’accord d’Alger alors que les forces internationales menacent de se retirer si l’accord n’est pas appliqué. De même a-t-il fait la promotion de la décentralisation poussée pour autant qu’elle qui va impliquer les populations dans la gestion de leur localité.
Sur le même registre, il a également confié en Espagne son étonnement de voir SoumoulaCisé appeler ses partisans à ne pas accepter la révision constitutionnelle avant le retour de Kidal dans le giron de la République. Et pour cause, le même Soumaila Cissé, révèle-t-il, «avait demandé de se battre pour qu’on révise la loi électorale par la révision de la constitution.
Et de lui demander au passage d’apporter les arguments d’une possible sécurisation du Mali après le départ des forces onusiennes, avant d’en déduire que Soumaila n’est pas clair. Parlant du dialogue inclusif, Ras Bath confie ne pas comprendre que le chef de file de l’opposition ait choisi de le boycotter après l’avoir réclamé et obtenu, surtout que le président IBK a mis en jeu son mandat en acceptant d’en appliquer les recommandations. Ras Bath est même allé jusqu’à mettre en doute la moralité de son ancien allié en qui selon lui ne se bat pas pour le Mali.
Ne bénéficiant plus des mêmes privilèges qui lui ont permis d’échapper à la justice en 2017, Mohamed Youssouf Bathily finira-t-il cette fois derrière les barreaux. En tout état de cause, il parle de déstabilisation voir de renversement de régime.
Amidou Keita
Le Témoin