Adoption du code minier : Bras de fer entre l’honorable Maimouna Gadjigo et le colonel Malick Diaw
La session extraordinaire du CNT s’est ouverte avec une prise de bec entre le maitre des lieux et la Nommée nationale de Kayes.
Le point saillant de cette reprise des classes anticipée était le code minier sur lequel il est revenu à l’honorable Assane Sidibe, aux commandes de la nouvelle commission des mines, de planter le décor des débats par des clarifications sur le texte. Sauf que lui et le ministre des mines ainsi que les membres du gouvernement seront très tôt pris de court par l’honorable Maimouna Gadjigo issue des rangs du M5. Elle insistera notamment sur le fait que les acteurs miniers en région de Kayes ne jouent pas franc-jeu et contribuent plus à la misère des populations. Une intervention en bambara aussitôt recadrée par le Colonel Malick Diaw pour qui la tribune n’était pas indiquée pour parler des préoccupations locales. Et d’inviter la kayesienne à s’exprimer en français, ce qu’elle va refuser avant de se livrer à un grand déballage. Quoique diplômée en Droit et en Santé, Maimouna Gadjigo soutient que les populations n’assimilent les sujets institutionnels que lorsqu’ils sont exprimés en bambara, surtout que plus de 80% de la population n’est pas familière à la langue du colon. Et d’ajouter qu’aucune interruption de sa prise de parole ne saurait l’intimider car elle agit au nom des populations auxquelles elle rend compte et au nom desquelles elle dénonce le confort de multinationales dans des cités aurifères dont l’électricité n’illumine pas les villages voisins où les femmes accouchent à la torche.
” Le Code minier est issu des ANR où nous avons pris part. Il est donc normal que quand le ministre des mines se présente nous fassions cas de nos préoccupations. On ne dit pas tout par presse interposée car nous savons de quoi les enfants de Kayes sont capables” dira-t-elle avant d’enfoncer le clou en ajoutant que malgré cette affluence de mines, il n’existe aucune usine à Kayes alors que les écoles professionnelles locales mettent sur le marché près de 200 diplômés du secteur qui ne sont jamais recrutés. « Il est logique que l’or brille aussi pour la 1 ère région qui est la plus grande zone aurifère du Mali”, a-t-elle martelé.
L’adversaire du jour de Malick Diaw rappelle en outre que les Maliens qui échouent en mer sont originaires de Kayes à 90% et insisté dans la même veine sur un chômage régional accru face auquel les 6 mines d’or officiellement déclarées ne font rien pour inverse la tendance.
I KEÏTA
Le Témoin