Accord pour la paix et la réconciliation : La Médiation souligne l’impératif de mettre tous les piliers en œuvre !
Le chef de la délégation d’Ansar Dine, Algabass Ag Intalla (G) et Ahmed Ould Sidi Mohamed du Mouvement arabe de l’Azawad cosignent le protocole d’accord, le 28 août 2014 à Ouagadougou
Dans un communiqué en date du 6 juin 2023, la Médiation internationale exhorte les parties à s’accorder d’urgence sur les mesures de garanties nécessaires à la mise en œuvre de tous les piliers de l’accord pour la paix et la réconciliation. L’intégralité du texte.
La Médiation internationale reste fortement engagée auprès des parties maliennes pour aider au parachèvement, dans les délais les plus rapides qui soient, de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger. Conclu il y a déjà huit ans, cet Accord est la pierre angulaire du règlement durable des crises récurrentes qui ont affecté la partie septentrionale du Mali et un élément essentiel de l’entreprise en cours de refondation de l’Etat malien. En outre, l’exécution des engagements qui y sont contenus contribuera grandement à la sécurité et à la stabilité régionales.
Tout en saluant les avancées enregistrées, la Médiation note que des aspects importants de l’Accord restent encore à traduire dans les faits, y compris la matérialisation des dividendes de la paix au profit des populations vivant dans les zones affectées par le conflit. À cet égard, la Médiation note avec une profonde préoccupation les souffrances indicibles infligées aux habitants des régions de Gao et de Ménaka, confrontés à l’intensification des attaques terroristes et à la montée de la criminalité, ainsi que les déplacements forcés importants de populations en direction d’autres régions, y compris celles de Kidal. Elle exprime sa pleine solidarité avec ces populations et celles du Centre du Mali, également aux prises avec le fléau du terrorisme et de la violence, ainsi qu’avec le peuple malien d’une façon générale. Elle appelle à une mobilisation internationale accrue pour leur apporter l’aide humanitaire requise.
Cette situation met en exergue, s’il en était besoin, l’impératif de la relance urgente du processus de paix. La Médiation, rappelant les efforts par elle consentis en direction des parties, y compris les propositions qu’elle a soumises en avril dernier, forme l’espoir que ces actions soutenues permettront de créer les conditions de la relance des mécanismes de suivi de l’Accord de paix et le parachèvement de son application.
Dans ce contexte, la Médiation note les préoccupations exprimées par la CMA et la Plateforme sur le projet de constitution soumis à référendum le 18 juin s’agissant de la prise en compte des dispositions de l’Accord de paix dans le nouveau texte. Elle note également la position du Gouvernement, notamment sur le fait qu’aucune disposition du projet de constitution ne fait obstacle à la mise en œuvre de l’Accord de paix et sa volonté exprimée d’honorer tous les engagements pris.
La Médiation internationale, relevant la réaffirmation par les parties de leur attachement à l’Accord de paix et à son rôle, sous la direction de l’Algérie en tant que chef de file, souligne l’impératif de la mise en œuvre de tous les piliers de l’accord qui constituent un ensemble indissociable, y compris ceux relatifs au cadre institutionnel en plus des aspects liés à la défense et à la sécurité, ainsi qu’au développement socio-économique. Elle exhorte les parties à s’accorder d’urgence sur les mesures de garanties nécessaires à cet égard.
La Médiation réaffirme son engagement à assumer pleinement son rôle de garant politique de la mise en œuvre de l’Accord de paix, y compris les réformes institutionnelles prévues.
Enfin, la Médiation relève avec satisfaction la volonté manifestée par les parties, de sortir, par le dialogue, le processus de paix de l’impasse actuelle et d’œuvrer ensemble pour parvenir à des solutions consensuelles permettant la relance de la mise en œuvre de l’Accord de paix.
Bamako, le 6 juin 2023
Le Challenger