Mali /Afrique de l´Ouest : dans le secret des négociations entre IBK et Soumi

Pas moins de trois présidents ouest-africains se sont impliqués dans la résolution de la crise politique qui secoue le mali depuis août dernier.

Selon nos sources, trois chefs d’Etat ouest- africains, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le Sénégalais Macky Sall et l’Ivoirien Alassane Ouattara ont pesé de tout leur poids auprès de leur homologue #malien Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK ») afin que ce dernier associe des proches de Soumaïla Cissé (« Soumi ») à la gestion du pouvoir. Reçu discrètement à Nouakchott fin janvier par le président mauritanien, Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, s’est montré disposé à un dialogue national sur les réformes relatives à la constitution, au code électoral, à la Cour constitutionnelle, au découpage administratif et à l’application des accords de paix d’Alger. Il a toutefois posé une condition non négociable : la formation d’un gouvernement d’union nationale dirigé par un premier ministre choisi d’un commun accord, et dans lequel lui-même ne siégrait pas. A supposer qu’elle soit acceptée par « IBK », cette exigence entraînerait ipso facto l’éjection du chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye maïga, en poste depuis le 31 décembre 2017.

Approché début février à Addis-Abeba, en marge du 32e sommet de l’Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré a, lui aussi, recommandé à « IBK » de trouver un accord avec son opposant. Une première pour le chef de l’Etat malien de 1992 à 2002, qui s’est toujours abstenu d’intervenir dans le débat politique intérieur depuis sa retraite, en juin 2002.

Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé se sont entretenus à trois reprises sans témoin, en février et mars, au palais présidentiel de Koulouba, à Bamako. Une quatrième rencontre devait suivre, mais les contraintes de l’actualité nationale – la recrudescence des attaques terroristes alliée aux massacres intercommunautaires dans le centre du Mali – ont conduit à son ajournement. Avec cette série de tête-à- tête, les deux finalistes de l’élection présidentielle entendent trouver une issue négociée à la crise post-électorale qui secoue le pays depuis août 2018, date de ce scrutin.

Patron de l’Union pour la république et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, 69 ans, n’a toujours pas reconnu publiquement la victoire de son rival.

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