Intégration des ex-combattants des mouvements signataires de l’Accord : CONCERTATION DE HAUT NIVEAU SUR LES MODALITÉS D’ATTRIBUTION DE GRADE
L’hôtel Laïco El-Farouk abrite, depuis hier, la concertation de haut niveau ‘’Défense et Sécurité’’, consacrée à la validation et à l’adoption du projet de décret fixant les modalités d’attribution de grade, de reclassement et de fonction de commandement aux ex-combattants des mouvements signataires, candidats à l’intégration dans les corps constitués de l’Etat, y compris dans les forces armées et de sécurité.
L’ouverture des travaux était présidée par le représentant du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général Ibrahima Fané, en présence du chef d’état-major général des Armées, le général Abdoulaye Coulibaly, des représentants des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et de nombreuses autres personnalités.
Cette rencontre qui prend fin aujourd’hui, intervient après deux réunions de haut niveau sur l’opérationnalisation des actions prioritaires défense et sécurité de l’Accord, tenues à Bamako, l’année dernière.
Cette réunion constitue ainsi, selon le chef d’état-major général des Armées, le prolongement logique de la synergie que «nous sommes déterminés à promouvoir pour répondre de manière intégrale et diligente aux engagements pris». Une détermination qui s’est traduite, a-t-il ajouté, par l’adoption consensuelle du ‘’Plan d’actions prioritaires actualisé ’’ sur la mise en œuvre sans délai des aspects Défense et Sécurité de l’Accord.
« En effet, il est tout à fait remarquable de constater que nombre de mesures endossées de façon consensuelle, en avril et décembre 2018, ont été entièrement exécutées ou sont en cours d’exécution », s’est réjoui l’officier général. Abdoulaye Coulibaly a ensuite souligné l’accélération du programme DDR pour l’intégration des ex-combattants des mouvements dans les corps constitués de l’Etat, y compris dans les forces armées et de sécurité, la poursuite du processus DDR/intégration accéléré des éléments des MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) au sein des FAMA et la réintégration des ex-combattants anciennement membres des Forces de défense et de sécurité (FDS).
« Notre ultime objectif est la transformation des FAMA en une force armée nationale moderne, efficace, inclusive, sous contrôle démocratique, capable de sauvegarder l’intégrité du territoire national et d’assurer la protection de l’ensemble des populations maliennes », a indiqué le chef d’état-major général des Armées.
Dans la même optique, le représentant du ministre de la Défense et des Anciens combattants a estimé que le processus de paix a globalement bénéficié d’un regain particulier d’attention de la part des parties, soulignant que la confiance s’est renforcée entre les signataires, notamment dans le secteur Défense et Sécurité. « Cette évolution positive vient d’être explicitement reconnue par la communauté internationale, notamment dans le rapport intermédiaire du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, en date du 29 mars 2019 », s’est réjoui le général Ibrahima Fané.
En effet, Antonio Guterres se félicite des progrès réalisés par le gouvernement et les groupes armés signataires, depuis l’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta pour un second mandat. Il a en outre précisé dans son rapport que les six derniers mois ont enregistré davantage d’avancées que le reste de la période écoulée, depuis la signature de l’Accord en 2015.
Toutes choses qui démontrent, selon le représentant du ministre en charge de la Défense, que la communauté internationale est, aujourd’hui, et plus que jamais, confortée par rapport à la détermination des parties à l’Accord d’assurer la mise en œuvre intégrale et diligente, particulièrement en matière de défense et de sécurité.
Pour le général Ibrahima Fané, la question d’attribution de grade, de reclassement et de fonction de commandement aux ex-combattants des mouvements signataires est une pierre angulaire du processus de réforme du secteur de la Défense.
« Les volumes de forces susceptibles d’être mobilisées seront fixées conformément aux normes internationales, l’unité de référence est le bataillon et le grade le plus élevé ne doit pas dépasser celui de chef de bataillon. Aujourd’hui, il nous appartient d’adopter une version définitive et consensuelle du projet de décret soumis à l’appréciation de la présente concertation de haut niveau », a-t-il conclu.
Bembablin
DOUMBIA
L’Essor