Microfinance : UN NOUVEAU MÉCANISME DE REFINANCEMENT
Doté d’une enveloppe initiale de plus de 4 milliards de Fcfa, il permettra la création d’emplois durables, d’activités génératrices de revenus, la promotion des exploitations agricoles et des micro-entreprises
Le Mécanisme de refinancement des systèmes financiers décentralisés (MEREF-SFD) est opérationnel. Il a été officiellement lancé, vendredi dernier à l’hôtel Radisson Blu, par le ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements, Moulaye Ahmed Boubacar. L’événement, auquel ont participé des acteurs du secteur, a enregistré la présence du ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Wallet Intallou et la cheffe de file des Partenaires techniques (PTF), Mme Manda dite Mariam Sissoko.
En effet, le MEREF-SFD, considéré comme un précieux instrument du gouvernement pour la réduction de la pauvreté et l’inclusion financière en milieu rural, est arrimé à l’axe 2 de la Politique nationale de développement de la micro-finance et son Plan d’action 2016-2020. Pour le ministre Moulaye Ahmed Boubacar, la promotion de la microfinance est aussi priorisée dans le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) 2019-2023 dans son axe stratégique 3 : «croissance inclusive et transformation structurelle», dont les consultations nationales ont eu lieu les 11, 12 et 13 mars 2019 à Bamako. Elle figure également, selon lui, en bonne place dans le programme du chef de l’Etat «Notre Grand Mali Avance».
L’objectif est d’en faire un outil précieux pour l’amélioration de l’inclusion financière au bénéfice des populations les plus démunies. Car le secteur est confronté actuellement à des difficultés et défis, notamment la faible capacité à fournir des services adaptés à la clientèle, le coût élevé du crédit, la diminution des ressources financières. Mais, «grâce aux multiples appuis apportés par le gouvernement et les partenaires du secteur de la microfinance, l’offre de services financiers s’est diversifiée et le secteur se porte de mieux en mieux», s’est réjoui Moulaye Ahmed Boubacar, tout en reconnaissant que le pari de l’inclusion financière n’est pas totalement gagné.
A cet effet, pour relever leurs capacités de financement et technique, il est prévu une dotation initiale de plus de 4 milliards de Fcfa, qui sera portée à 8 milliards d’ici la fin de l’année 2019. Ce qui contribuera, entre autres, à renforcer les besoins de financement des SFD ruraux, les emplois longs pour accompagner les SFD en vue de leur diversification sur le crédit équipement agricole. Aussi s’agira-t-il de soutenir le financement à moyen terme en ciblant les jeunes et les femmes, les emplois à court terme pour le financement des crédits (Fonds de garantie assurance agricole) et la trésorerie des SFD. Le MEREF-SFD concourt également à l’atteinte des objectifs du Projet de promotion des filières agricoles dénommé «Projet Inclusif», qui vise à bancariser 440 000 petits producteurs et 360 organisations professionnelles agricoles d’ici 2024.
Pour la cheffe de file des Partenaires techniques et financiers (PTF), cette cérémonie de lancement marque l’engagement des plus hautes autorités de notre pays à gagner le pari de l’inclusion financière. C’est dans l’optique d’aider à relever ce défi que les PTF se sont impliqués dans les différentes activités qui ont conduit à la mise place du MEREF-SFD, a-t-elle justifié, avant de réaffirmer leur engagement pour l’atteinte des résultats attendus de ce mécanisme.
Rappelons que le gouvernement, avec l’appui du Fonds international de développement agricole (FIDA) avait initié le Programme de micro-finance rurale (PRM) sur la période 2010-2018. Son objectif était de contribuer à l’accès durable des ruraux pauvres à des services financiers répondant à leurs besoins de développement socio-économique. Aussi, dans le cadre de l’opérationnalisation de la sous-composante «développement de services financiers adaptés et mobilisation de ressources financières» du PRM, il a été prévu de mettre en place un Fonds de crédit institutionnel partagé (FCIP) pour assurer les besoins en ressources prêtables des SFD.
Babba B.
COULIBALY
L’Essor