Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga : «Personne ne conduira les maliens à douter de leur Armée»
Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a balayé d’un revers de main les allégations du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à l’encontre des Forces armées maliennes (FAMa) à propos de l’intervention salutaire ayant conduit à la libération de la localité de Moura du joug des terroristes de la Katiba Macina.
Le chef du gouvernement a, tout d’abord, rendu un vibrant hommage aux vaillants soldats maliens dont certains veulent entacher la crédibilité en instrumentalisant les questions des droits de l’Homme pour des objectifs inavoués et inavouables. «Leur objectif est de nous amener à une stratégie déjà élaborée», a dénoncé Dr Choguel Kokalla Maïga, ajoutant que les FAMa ont restitué aux Maliens leur unité, leur indépendance et surtout la confiance. «C’est très important de le dire. Parce que nous savons tous que quand un peuple a confiance à lui-même rien ne l’arrête», a-t-il assuré.
Toutes les sociétés organisées sont fières de leur Armée, a insisté le chef du gouvernement. «Tout peuple qui ne respecte pas son armée est appelé à se soumettre au diktat des autres. C’est ce qu’on veut nous inculquer, nous disons non et non», a martelé Choguel Kokalla Maïga. «Cette campagne était orchestrée depuis quelques jours, mais elle avait été battue en brèche par notre ministre des Affaires étrangères et celui chargé de la Défense en donnant le coup de poing nécessaire depuis Genève tout en faisant tomber tout le monde K.O.
Maintenant, ils veulent se réveiller avec un rapport, rédigé par quelqu’un qui a été renvoyé de chez nous», a-t-il déploré. Le Premier ministre a aussi évoqué le dossier présenté aux Nations unies par une «soi-disant Malienne», qui n’a consulté qui que ce soit. Il a été découvert que le montage a été fait dans la banlieue de Bamako au regard des indicateurs sur l’écran. «Ils veulent se servir de ce montage, nous disons non et non.
Personne ne va conduire les Maliens à douter de leur Armée», a dit le chef du gouvernement tout en se demandant pourquoi personne n’a parlé des droits de l’Homme lorsque les populations de Moura étaient prises en otage pendant des années par les terroristes. Pour lui, la stratégie consiste de faire tomber le ciel sur notre tête. «Notre tête est suffisamment résistante et nous savons bien lire. Nous savons ce qui se cache derrière cette machination», a martelé Dr Choguel Kokalla Maïga.
Le chef du gouvernement a ensuite rappelé le partage de l’Afrique lors de la Conférence de Berlin en 1884. «En 1884 à Berlin, on s’est partagé le continent et on a rasé la tête des Africains en leur absence. L’Afrique a été partagée en zones d’influences. Maintenant, on change de technique en amenant les Africains à se douter de leurs Armées, de leurs États, afin que les populations sortent pour prier les forces étrangères de venir les sauver», a dénoncé le chef du gouvernement, avant de prévenir que les Maliens ne mangent pas à ce râtelier.
Il a invité tous les Maliens à faire bloc autour de leur Armée et de leurs chefs militaires qui n’ont commis aucune exaction. Tout en rejetant les allégations du Haut-Commissariat des Nations unies, le Premier ministre s’est interrogé : «Où étaient ces messieurs lorsqu’on a égorgé des Maliens à Aguelhock en 2012, lorsque les populations maliennes étaient massacrées par les terroristes à Sobane Da, à Djallassagou, à Ogossagou ?»
Dr Choguel Kokalla Maïga s’est dit une fois de plus fier de notre Armée, en soutenant qu’aucun camp ne peut être attaqué aujourd’hui pendant des heures sans qu’il n’y ait des renforts. Une situation à mille lieues des heures sombres au cours desquelles les emprises de l’Armée étaient mises à sac pendant des heures par des hordes terroristes. Ni les avions de la Minusma ni ceux de Barkhane ne daignaient voler au secours de nos soldats. « Aujourd’hui, nous n’avons besoin de personne pour porter secours à nos soldats en cas d’attaque», s’est félicité le chef du gouvernement.
Oumar DIAKITE
L’Essor