Gouvernement de transition du Mali : Le soutien populaire compense-t-il le bilan ?
Avec les sanctions injustes infligées au peuple malien par la CEDEAO et l’UEMOA, les autorités de la transition malienne sont devenues encore plus populaires. Ce qui ne les dédouane pas par rapport aux actions attendues.
En plus de l’adoubement du renversement de feu le président IBK, l’hostilité de la CEDEAO et des partenaires occidentaux à l’égard du pouvoir militaire malien a fini simplement par renforcer le soutien populaire en faveur de ces nouvelles autorités.
Cette popularité s’explique d’abord par la volonté affichée des colonels putschistes de sortir le pays du giron de domination et d’exploitation de la France. Ce qui s’est manifesté par les prises de positions des autorités de la transition en faveur d’une diversification des partenaires du pays dans la stratégie de lutte contre le terrorisme.
En effet, en dénonçant clairement la duplicité et les manœuvres troubles de la France dans la lutte contre le terrorisme au Mali, les autorités de la Transition, en particulier le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga avait touché la corde sensible du peuple malien, dont le nationalisme est reconnu à travers les âges. La retentissante accusation d’«abandon en plein vol» à la charge de la France avait eu un écho populaire, qui a soutenu l’option vers le retour du partenaire russe dans la crise sécuritaire.
Mais, l’on a l’impression que ce ralliement populaire à la cause des autorités de la transition semble ranger au second plan la réalisation des actions attendues par le peuple malien. Ces attentes se situent non seulement dans le domaine de la sécurité qu’au niveau des actions censées impacter le quotidien des Maliens.
Si au plan sécuritaire, l’on note une réelle montée en puissance des forces armées maliennes dans leur traque de l’hydre terroriste, il semble que des efforts restent à faire pour capitaliser cette avancée. Peut-on dire aujourd’hui que les vastes zones (du centre du pays) infestée par les groupes jihado-terroristes sont aujourd’hui récupérées par nos FAMAs ? L’administration est-elle en voie de redéploiement dans ces zones pendant longtemps désertées par l’Etat ? Les nombreuses écoles fermées dans lesdites zones pourront-elles rouvrir leurs portes dans de brefs délais, durant cette transition ? Rien n’est moins sûr.
En outre, les questions de la cherté de la vie, de la lutte contre la corruption, la bonne distribution de la justice, le chômage, la dégradation des infrastructures, le front social, etc sont-elles des préoccupations de la part des autorités de la transition pour ne serait-ce que mérité un examen pour y apporter des solutions ? Le doute est permis. Tout se passe comme si les autorités de la Transition ne sont engagées que dans les efforts pour juguler un tant soit peu la crise sécuritaire.
Il urge d’oeuvre, à travers une diplomatie discrète mais efficace pour faire lever les sanctions dans un bref délai et s’atteler à répondre aux principales aspirations du changement attendu par le peuple.
Source : Maliweb.net