ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : Les étudiants de la FLSL et la FSHSE laissés pour compte depuis 7 mois
Les 3000 étudiants de l’université des lettres et des sciences humaines de Bamako sont toujours à la maison. Les enseignants de ladite université sont en grève, suite à un différend lié aux heures supplémentaires. Le gouvernement n’a pas, jusque-là, réagi face à cette situation, ce qui fait des étudiants des spectateurs de ce bras de fer entre l’Etat et les enseignants.
Après la dernière sortie sans suite des étudiants de la FLSL et de l’ENETP le 16 Novembre 2021 pour réclamer la reprise immédiate des cours, les membres du comité AEEM de l’université des lettres et des sciences humaines de Bamako ont prévu un Sit-in pacifique en face de la cité ministérielle de Bamako le vendredi 21 janvier 2022 à partir de 9 Heures. La dernière marche était partie de Kalaban-Coro jusqu’à Baco Djicoroni, bloquant la circulation à des usagers de la route. Les étudiants avaient bien répondu à l’appel. Ils n’ont pas rencontré de difficultés. Durant la marche, la population était de leur côté. Cette fois-ci, ils vont changer de méthode. Les réseaux sociaux sont déjà inondés par les cris de détresse des étudiants qui scandent à l’unisson : ‘’on veut étudier », » nos droits à l’éducation ».
Le 11 janvier dernier, le doyen de la FLSL avait lancé un avis aux nouveaux bacheliers affirmant que les inscriptions au titre de l’année universitaire de 2021-2022 se dérouleront du 17 janvier au 4 mars 2022. Pourtant les bacheliers de 2020 n’ont toujours pas effectué leur rentrée académique. Feront-ils leur rentrée académique ensemble comme à la FSEG ? Un seul slogan reste suspendu aux lèvres des étudiants de cette université : » on veut étudier, trop c’est trop ».
Certains estiment même que la faculté des lettres, des langues et des sciences du langage, composée de six départements bientôt sept, est la plus grande erreur dans l’histoire de l’éducation malienne. À noter qu’au sein de la FLSL, il n’y a que deux départements qui sont arrivés à terme avec les cours et les examens, le DER Lettres et le DER sciences du langage. Ils attendent les quatre autres départements pour la publication des résultats. Ces étudiants n’ont pas pu prendre part aux différents concours nationaux tels que l’école normale supérieure (ENSup), l’école militaire interarmées (EMIA). On a l’impression que ces facultés sont tombées dans l’oubli par les autorités de la transition. » De la manière dont nous sommes affligés de la sanction imposée par la CEDEAO et l’UEMOA sur le Mali, c’est de même façon que nous déplorons la fermeture de l’université de Kabala depuis des mois par nos autorités », lançait Ambana Ousmane en master à l’université de Kabala sur les réseaux sociaux. Il ajoute que » l’avenir des étudiants de la FLSL et de FSHSE agonise depuis un peu près de 7 mois, c’est trop ».
Par ailleurs, suite aux sanctions de la CEDEAO, la Synergie des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 a suspendu son mot d’ordre de grève le 10 janvier dernier. Reste à savoir si ces enseignants grévistes de l’université de Kabala en feront autant pour que nos frères et sœurs retrouvent enfin le chemin de l’école après tant de mois à la maison.
Lassana KIABOU, stagiaire
Source : Miroir Hebdo