Assises Spéciales sur les affaires de terrorisme: Un berger condamné à 10 ans de réclusion criminelle !

La Cour d’Assises sur les affaires de terrorisme a débuté le 4 octobre dernier à la Cour d’Appel de Bamako avec 41 affaires au rôle. Ainsi, le lundi 11 octobre, les juges avec 3 dossiers sous la main parmi lesquels celui du berger Oumarou Ousmane Dicko, âgé de 29 ans, accusé d’appartenance à un groupe de combat intentionnellement en relation avec une entreprise terroriste, d’actes de terrorisme et détention illégale d’armes de guerre en relation avec une entreprise terroriste. Il fut condamné à 10 ans de réclusion criminelle, aux payements de 2 millions d’amende et 10 millions à titre de dommages et intérêts.

Il est natif de Tin Godouba à l’ouest d’Intillit C à Gao et en détention depuis le 9 juin 2020. Oumarou Ousmane Dicko a été capturé courant mai 2020 à proximité de la localité de Bakal dans le cercle d’Ansongo, au cours d’une opération menée par la force Barkhane contre les groupes armés terroristes. Cette opération a permis d’apercevoir Oumarou Ousmane sur une moto fuyant à vive allure qui refusa de s’arrêter en dépit des instructions de ladite force. C’est à cet effet que la force Barkhane procéda alors à des tirs de sommation et le jeune homme tomba sous le coup de la panique et fut interpellé puis, au moment de cette interpellation, il était en possession d’une arme AK47 et 5 chargeurs garnis d’AK47 et vêtu de tenue militaire (chaussures de combat et treillis…). Ensuite, remis à la Brigade d’Investigations Spécialisées pour les nécessités de l’enquête le 12 mai 2020.

A l’issue de l’enquête, le suspect a été présenté au Parquet du Pôle Judiciaire Spécialisé, lequel a requis l’ouverture d’une information judiciaire aboutissant à l’inculpation du susnommé pour des faits d’appartenance à un groupe de combat intentionnellement en relation avec une entreprise terroriste, d’actes de terrorisme et détention illégale d’armes de guerre en relation avec une entreprise terroriste.

Et ce lundi 11 octobre, Oumarou Ousmane était devant la Cour pour répondre de ses actes. « A qui appartenaient les matériels retrouvés chez toi ? » lui posa comme question le président de la Cour. L’accusé répondit : « Mon ami d’enfance. Parce que sa moto était en panne (je les ai gardés moins d’une heure de temps) et j’ai été appréhendé par Barkhane ». « Est-ce que tu savais que ton ami était membre d’un groupe de Combat ? » questionne toujours le président de la Cour, « Négatif » réplique Oumarou Ousmane. « Savais-tu que c’était des armes de guerre ? » interroge le juge, « Négatif. Je ne portais pas de tenue militaire au moment de mon arrestation. Barkhane a menti » riposte l’accusé.

Par ailleurs, dans son exposé à l’encontre de l’accusé, le Procureur a dit ceci : « Il était habillé en tenue militaire et était à vive allure sur une moto. Des tirs de sommation de la force Barkhane ont permis à son arrestation. Il a reconnu la détention illégale d’armes et à nier en bloc les autres chefs d’accusation. Il est coupable ». A l’opposé du Procureur, l’avocat de la Défense a plaidé : « Son ami lui avait confié ses bagages contenant divers matériels. Ne sachant pas le contenu, ne sachant pas aussi comment manipuler une arme, il a été cueilli comme un pigeon, sans violence. Il n’est pas terroriste car les terroristes prennent des otages, posent des bombes et font du carnage. Il a été appréhendé lors d’une mission de reconnaissance. Il n’est pas coupable ».

Ayant le dernier mot après ces interventions, la Cour a reconnu Oumarou Ousmane Dicko coupable sans des circonstances atténuantes et l’a puni à 10 ans de réclusion criminelle, aux payements de 2 millions d’amende  et 10 millions à titre de dommage et intérêts.

Par Mariam Sissoko

SourceLe Sursaut

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