Oumar Ibrahima, Président de l’ACRD: ‘‘on ne peut pas dire avec fétichisme qu’il faut aller aux élections’’
La volonté de participer à la refondation du pays, de participer activement aux prochaines échéances électorales, sont entre autres raisons qui ont conduit à la formation de l’Alliance Citoyenne pour la République et la Démocratie (ACRD) forte de 5 partis politiques ; 10 mouvements politiques ; 225 associations politiques ; 1 syndicat. L’Alliance dont le lancement officiel est intervenu, ce mardi, à la Maison de la presse, est en partenariat avec FUSI-Mali.
En campant le décor, le Président de l’ACRD, Oumar Ibrahima TOURE, également Président de l’APR qui avait à ses côtés Maouloud Ben KATTRA, a souligné que la crise multidimensionnelle que nous traversons devrait amener les Maliens à se retrouver au chevet du pays. Au milieu de ce paysage sombre, un point lumineux permet de lui faire garder espoir: depuis l’installation de la Transition, on constate une volonté ferme de renouveau, de réunir l’ensemble des forces socio-politiques autour du Mali.
Parmi les raisons qui ont guidé la formation de l’ACRD, Oumar Ibrahima TOURE cite la volonté de participer à la refondation du pays, de participer activement aux prochaines échéances électorales.
Pour ce qui est de ses membres, fait savoir son président, l’ACRD est composée de 5 partis politiques ; 10 mouvements politiques ; 225 associations ou organisations politiques ; 1 syndicat. Elle entretient un partenariat avec FUSI-Mali avec laquelle plateforme elle envisage d’entreprendre des activités conjointes.
Amené à se prononcer sur le bilan de l’actuel Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, M. TOURE répond :
«Nous avons un regard positif ; c’est une équipe qui se bat ; il y a une volonté ferme des autorités de la Transition de faire bouger les choses. Nous partageons ce que le PM a dit lors des interviews qu’il a accordé à certains médias, à l’occasion de ses 100 jours à la Primature ».
Le Président de l’ACRD s’est en outre prononcé sur les tensions diplomatiques entre Bamako et Paris qui ont éclaté depuis l’annonce de l’arrivée à Bamako d’une société militaire privée russe exacerbée par les propos tenus par le Premier ministre à la tribune de la 76e Assemblée générale des Nations Unies.
« L’ACRD félicite le Premier ministre pour sa brillante et courageuse intervention au nom du Mali. Les faits n’expriment qu’une évidence, le ressenti de tous les Maliens. C’est une vérité crue qui dérange nos partenaires », a apporté son soutien Oumar Ibrahima TOURE qui relève que la cascade de réaction des autorités françaises atteste que la déclaration de Choguel Kokalla MAIGA a fait mouche.
Pour lui, les réactions teintées de menaces, d’insultes, de paternalismes traduisent la fébrilité des autorités françaises.
« Aucun responsable français n’a apporté de démenti aux déclarations du Premier ministre, parce qu’ils n’ont pas d’argument. Donc, ils tombent dans les menaces », pointe-t-il du doigt.
« Dès qu’on abandonne un partenaire sans crier gare, il a le droit de chercher d’autres partenaires. Le Mali est un pays souverain qui a le libre choix de ses partenaires, qui doit assumer sa sécurité qui relève d’abord de lui », a mis au point le Président de l’ACRD.
Néanmoins, il prône des relations empreintes de courtoisie. A l’instar de l’Algérie où le président MACRON a fait un rétropédalage, il souhaite un dialogue avec le Mali pour sortir de l’escalade verbale improductive.
Oumar Ibrahima TOURE saisit l’occasion pour donner de la répartie aux insinuations d’ingratitude des Maliens.
« Le Mali est reconnaissant ; nous sommes un peuple reconnaissant. Il y a dans beaucoup de nos familles des enfants qui portent les noms HOLLANDE ou BOITEUX. C’est un signe de reconnaissance ».
Sur la durée de la Transition qui polarise le débat politique, l’ACRD est favorable à une prolongation.
« Il y a les principes ; mais il y a également la réalité du terrain. On ne peut pas dire avec fétichisme qu’il faut aller aux élections. Nous avons l’occasion de tout remettre à plat. Il faut d’abord reformer, mettre en place l’Organe unique de gestion des élections. Il faut aller aux Assises qui vont parler de délai, des réformes. Si les Maliens se mettaient d’accord, la communauté internationale n’aura d’autre choix que de nous accompagner ».
PAR BERTIN DAKOUO
Info-Matin