Manuel Valls fait son mea-culpa: «Je n’ai pas pris conscience que cela allait faire de moi le traître»
Le Premier ministre de François Hollande, Manuel Valls, qui a remis le cap sur la France à l’approche de la présidentielle et ne cache pas sa volonté de peser sur les prochaines élections, continue à faire son mea-culpa pour les faits datant de 2017, cette fois à l’antenne de France Inter.
«J’ai incarné d’une certaine manière tous les échecs, à tort ou à raison – parfois cela peut être injuste, mais c’est ainsi – du quinquennat et de l’échec de la gauche et de sa division», a déclaré celui qui, depuis qu’il s’est incliné à la primaire de gauche face à Benoît Hamon, a quitté son poste de député, puis a brigué celui de maire de Barcelone. A l’approche de 2022, Manuel Valls s’est lancé dans une grande danse médiatique pour son retour en France et la sortie de son nouveau livre.
Après avoir admis avoir commis des erreurs au micro du Point, il les évoque cette fois-ci sur France Inter. Affirmant à l’antenne de cette radio qu’il y avait eu une relation avec les Français dans un premier temps «forte» et «marquée par la popularité», il admet qu’il y a eu ensuite une chute qui a suivi aussi bien en raison de ses fautes que de celles commises par le Président Hollande pendant son quinquennat.
Interrogé au sujet de ces erreurs, il a répondu:
«Par exemple, je n’ai pas pris conscience, je le dis dans le livre, du fait qu’ayant rompu la promesse de ne pas soutenir un autre candidat que celui qui emportait la primaire de la gauche citoyenne en 2017, je n’ai pas pris conscience que cela allait faire de moi le traître.»
«Je voyais la chute de Benoît Hamon»
«C’est assez naturel au fond pour moi de soutenir Emmanuel Macron, parce que je voyais la chute de Benoît Hamon et ce que cela pouvait provoquer: c’est-à-dire un deuxième tour entre François Fillon et Marine Le Pen, je ne le voulais pas», poursuit-il.
Mais, admet l’homme politique, le fait de ne pas soutenir le candidat socialiste face à qui il s’est incliné au second tour de la primaire, ce qu’il considère comme le fait de ne pas avoir tenu sa parole, a déclenché «quelque chose de profond dans l’électorat de gauche».
Et donc, étant le candidat, en tant qu’ex-Premier ministre, après la décision de Hollande de ne pas briguer un second mandat, il a donc «incarné» tous les échecs.
Échec du PS
En 2017, l’année de la victoire d’Emmanuel Macron, le candidat du Parti socialiste Benoît Hamon a obtenu 6,36% des suffrages, soit le plus faible score depuis Gaston Defferre, lorsque le parti était nommé SFIO, en 1969. Cette défaite s’est accompagnée de vives critiques au sein du parti et un éventuel schisme a été évoqué par plusieurs de ses membres. En février 2018, Manuel Valls déclarera: «Le PS est mort, il faut construire autre chose».
L’après 2017
Ayant quitté son poste de député en 2018 en France, Manuel Valls a mis le cap sur l’Espagne où il a brigué celui de maire de Barcelone, mais sans succès, et y est devenu conseiller municipal. Cependant, alors que son retour dans la politique française se profile, la presse espagnole rapporte que l’équivalent local de la Cour des comptes a pointé ses dépenses faites durant la campagne municipale de 2019. Selon ces données, l’ancien maire d’Évry a excédé le plafond autorisé de plus de 70%.
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