Bétisier
Un ministre qui oublie les finesses et subtilités de la langue de Molière dans sa chronique d’autopromotion sur l’utilisation des recettes publiques ; le symbole de notre fierté nationale qui se croit obliger de d’étaler sur la place sa reconnaissance pour des broutilles et une querelle de diplomates qui prend une tournure judiciaire, c’est la substance de votre Bêtisier du jour.
Cohabi-tension à la CMAS : l’imam sous pression
La vérité sur l’un des épisodes de l’imposture qui s’est jouée de juin à août et qui a hélas coûté la vie à plusieurs innocentes victimes les 10, 11 et 12 juillet 2020 pourrait se jouer demain samedi 27 février au siège de la CMAS, hier QG du complot et de l’émeute contre l’ancien président renversé IBK. Et pour cause : les AG du Bureau Exécutif National de la CMAS et de Issa Kaou N’JIM, ce même samedi, au même siège de la CMAS, à moins de 3 heures d’intervalles.
Et pour cause, les deux camps qui se réclament de l’Imam Dicko, ancienne autorité morale de la contestation, s’y donnent rendez-vous pour y tenir leur Assemblée générale. D’un côté, le Bureau Exécutif National (BEN) de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS) dirigé par Youssouf Daba DIWARA annonce sur sa page Facebook le dimanche dernier la tenue au siège de la CMAS d’une AG pour le samedi 27 février. Décision confirmée le lundi 22 février par un communiqué qui ‘’invite tous les membres, militants et sympathisants de la CMAS, les clubs de soutien à l’Imam DICKO et toutes personnes se reconnaissants aux idéaux et au leadership de l’Imam à prendre part à l’Assemblée Générale d’information qui aura lieu le samedi 27 février 2021 au siège national à Magnambougou Faso Kanu, à 9 H 00 min’’.
Quant à l’appel citoyen pour la réussite de la transition (ACRT Faso ka wele) dirigé par El Hadj Issa Kaou N’DJIM, en rupture de ban avec la maison mère, il convie ses militants au même endroit trois heures plus tard pour une Assemblée générale.
Les deux parties ont-elles trouvé un gentleman agreement pour éviter tout télescopage ? La tension perceptible et le ton des dernières déclarations, notamment de l’Imam DICKO et de son ancien bras droit Issa Kaou N’DJIM qui se toisent désormais, ne militent pas pour la tenue de deux rencontres dans l’apaisement et le fair-play.
En effet, renvoyé de la CMAS comme un malpropre, El Hadj Issa Kaou N’DJIM, fort de la grâce des militaires dans laquelle il se vautre ne rate aucune occasion pour invectiver, provoquer et affadir au plus haut l’Imam. N’ayant pas toujours réussi à faire sortir l’ancienne autorité morale de la contestation, celui qu’il affectionnait appeler avec emphase et grandiloquence le très éclairé et respecté Imam, Issa Kaou N’DJIM a-t-il choisi de passer de la passivité, de l’escarmouche à l’affrontement ouvert ? Il faut croire que le banni coordinateur général et porte-parole qui n’a plus rien à perdre a pu décider de mettre en pratique l’adage : «si la montagne ne va pas à toi, va à la montagne ». Il faut dans cette hypothèse (qui n’est pas souhaitable pour le respect que chacun a pour l’Imam) que l’affrontement entre les partisans des camps ne soit inévitable.
Pour cause : Issa Kaou NDJIM, cherchant à convaincre les pigeons de l’ex-junte qu’il est en train de plumer qu’il est populaire et que c’est lui seul qui peut faire face et démystifier l’Imam pourra être tenté par des actions d’éclat, comme s’acheter une armée de loubards et de gros bras. Prétexte : se protéger d’éventuelles agressions, ce d’autant que la dernière fois il a été molesté et ses habits lacérés. La vue de ces jeunes étrangers au siège de la CMAS, pourrait être perçue par la CMAS légitime dirigée par Youssouf Daba DIAWARA comme une invasion intolérable et une provocation.
La CMAS qui a jusqu’ici évité la confrontation par respect pour l’Imam ne crachera pas sur l’occasion pour mettre Issa Kaou N’DJIM à sa place, montrer aux Maliens qui il est. En clair comme le dit ce militant de la CMAS, ce ne sera pas le samedi de tous les dangers, mais le samedi de la vérité.
Les plus grands adeptes de l’optimisme et du pacifisme vous diront que la tenue de ces deux évènements dans ce contexte précis de ce samedi 27 février n’est pas sans risque. Parce qu’il faut un miracle pour que les deux groupes ne se retrouvent pas entre 9h et 12h. Ce qui suppose soit que la CMAS BEN officielle finisse son AG en deux heures et déguerpisse avant l’installation des gens de Kaou qui doivent s’installer avant midi pour être à l’heure. Sachant que pour les AG l’heure est toujours indicative. Le 9h de convocation c’est le plus souvent 10h ou plus. Donc le télescopage est plus que probable. Or, elle est potentiellement très risquée. Alors la balle est dans le camp de l’Imam. Va-t-il se murer dans un silence électrique pendant que les esprits sont électrisés ?
Va-t-il renouer avec le rôle qu’on lui connaît à Badalabougou en mettant le vendredi à profit pour prendre le chapelet ou qu’il demande à Acharafou Acharafa de faire des bénédictions pour lui ? Sinon ses partisans vont en découdre par la méthode qu’ils maîtrisent le mieux comme ils ont eu en asséner la preuve, lors de la contestation anti-IBK.
Affaire à suivre
Info-Matin