Manifestation anti forces françaises au Mali : Ben le cerveau, Aboubacar Sidick et Salif Keita se trompent-ils de cadre de combat

Les forces de l’ordre ont dispersé à coup de matraque et de gaz lacrymogène une manifestation contre la présence des forces françaises au Mali, le 20 janvier 2021. Cette manifestation initiée par certaines organisations de la société civile avait comme tête de proue certains membres du Conseil National de la Transition, organe législatif de la transition. Adama Diarra, alias Ben le cerveau, Salif Keita, Amina Fofana, Aboubacar Sidick Fomba, tous membres du CNT, ont été les têtes pensantes de cette manifestation. Ont-ils manqué de cadre idoine d’expression pour manifester leur ras-le bol ? Le CNT n’est-il pas l’endroit approprié pour interpeller les ministres concernés par le dossier de la France ? Les organisateurs membres du CNT qui ont été désavoués par le Président de l’institution  vont-ils tirer toutes les leçons pour rendre le tablier ?

Quand le populisme se mélange à  l’amateurisme, le résultat sera tout simplement catastrophique. Au Mali, malheureusement  c’est le cas. Sinon, comment comprendre que des membres attitrés du Conseil National de la Transition puissent être des chefs d’orchestre dans la rue pour parler des questions qu’ils sont censés traiter à  l’hémicycle. Sans juger de la pertinence ou non du thème, à savoir le départ des forces françaises du Mali, nous disons que c’est la manière de l’exprimer. Ben le cerveau, Salif Keita, Aboubacar Sidick Fomba, Amina Fofana, étant tous membres de l’institution législative de la transition, devraient saisir cette opportunité pour traiter de façon approfondie la question, en cherchant à savoir les tenants et les aboutissants du dossier.

Ce qu’ils ont fait c’est du populisme et de l’amateurisme. Deux caractéristiques fondamentales d’un activiste. S’agissant de la question du départ des forces françaises du Mali, les avis sont partagés. Pour certains, les manifestants ne proposent aucune solution alternative donc ils font du populisme, car l’armée malienne n’est préparée ni physiquement, ni matériellement encore moins stratégiquement,  à combler le vide que les forces françaises laisseraient après leur départ. Pour d’autres, cette manifestation était nécessaire, car à défaut d’obtenir le départ des troupes françaises du Mali, elle permettra de mettre une pression supplémentaire sur la France, afin qu’elle change de fusil d’épaule. Donc rares sont ceux qui mettent en cause la pertinence de la manifestation, le hic est que ses organisateurs ont un cadre idoine pour mieux aborder toutes ces questions qui relèveraient de la souveraineté de tout État. Maintenant qu’ils ont été désavoués, voire humiliés, vont-ils tirer les leçons de leur échec pour rendre le tablier et continuer leur combat. Si le gigantesque cadre qui s’offre à  eux qu’est le CNT ne suffit pas pour se faire entendre et exprimer son opinion, la rue aussi ne saurait suffire.

En définitive, si nous condamnons avec la dernière rigueur toute répression d’une manifestation pacifique, il n’en demeure pas moins que nous blâmons également les membres du CNT qui font de la rue leur cadre d’expression surtout des questions intéressant la vie de la nation. L’heure doit être à la clarification des positions.

Youssouf Sissoko

Inf@Sept

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