Lutte contre le terrorisme au Sahel: 9 pays européens pourraient intégrer Barkhane
Invitée de l’émission « Questions politiques » de France Inter, la ministre des armées françaises, Florence Parly a indiqué le dimanche 10 janvier que la France n’est pas seule à mener la bataille contre les terroristes au Sahel. Elle a ajouté que la force Barkhane est accompagnée et soutenue par des moyens européens importants et d’affirmer que beaucoup européens se manifestent pour soutenir la mission alors que certains affirment le retrait progressif de la France au Sahel.
A la veille du 8e anniversaire de l’opération Serval devenue plus tard Barkhane, la ministre des armées de la France, Florence Parly, était dimanche dernier l’invitée de « Questions politiques » de France Inter à laquelle était associé le journal Le Monde. Les échanges et questions ont porté essentiellement sur l’intervention militaire de la France au Sahel contre le terrorisme. Aussi, le contexte est marqué par le débat sur un possible retrait de la France au Sahel et la mort de plusieurs de ses militaires.
Dans ses réponses, la ministre des armées a apporté des démentis à certaines allégations largement soutenues par les experts. En effet, pour Parly, les soldats français ne sont pas seuls en première ligne, dans l’opération Barkhane, au Mali. « La force Barkhane est accompagnée et soutenue par des moyens européens importants, des moyens lourds nous ont été fournis par le Royaume-Uni, par le Danemark. Nous bénéficions d’un appui considérable de la part des États-Unis pour tout ce qui concerne le renseignement, le ravitaillement », a-t-elle rassuré.
Elle ajoute la création de forces spéciales composées de militaires originaires d’autres pays européens « et qui ont pour mission de combattre avec l’armée malienne ». Six opérations ont eu lieu avec des groupements franco-estoniens, et des Tchèques et Suédois vont rejoindre les renforts. « Aujourd’hui, neuf pays européens se manifestent pour être à nos côtés. Donc non, la France n’est pas seule », a annoncé Florence Parly.
Profitant de cette tribune, elle a mis l’accent sur les raisons de l’engagement de la France au Sahel jugé peu efficace par des populations locales. Raison pour certaines d’entre elles de demander le retrait de l’Opération. En effet, au Mali comme au Niger, des centaines de personnes n’ont cessé de mobiliser pour exiger le départ des soldats français de leur pays. Avec les moyens dont dispose Barkhane, il est difficile de comprendre, pour eux, que les terroristes se renforcent et continuent de terroriser la population civile.
Sur ce débat, lors du sommet chefs d’Etat des pays du Sahel organisé à Pau l’an dernier, elle a rappelé que le chef de l’État français « leur a reposé la question de savoir si ces chefs d’État souhaitaient ou pas la présence de la communauté internationale au Sahel ». Pour elle, la France est présente au Sahel à la demande des Etats y compris quand le pouvoir est militaire, comme au Mali, où « la France a pesé de tout son poids pour que la transition vers un système civil soit mise en place le plus rapidement possible ». Alors que 600 militaires sont venus renforcer la présence française, elle rappelle bien qu’il s’agit d’un renfort d’ordre temporaire.
Ainsi, l’objectif de la France sur ces terrains d’opération, c’est de «désorganiser les groupes terroristes djihadistes». «Nous avons, pour un certain nombre, tué des chefs de ces groupes : au mois de juin, nous avons tué l’émir de Al-Qaïda au Maghreb islamique. Nous avons aussi tué son premier son premier adjoint, et éliminé le responsable militaire de cette organisation. En désorganisant ainsi, par les chefs, ces organisations terroristes, ce dont nous sommes certains, c’est que nous perturbons leurs opérations», explique-t-elle.
Par ailleurs, selon plusieurs sources, une rencontre est prévue en février prochain pour évaluer l’Opération Barkhane.
Par Sikou BAH
Info-Matin