Villas-Boas raconte son FC Porto
De son adolescence d’ultra à son quadruplé avec le FC Porto en 2011, André Villas-Boas raconte à l’AFP ses liens inaltérables avec son club de toujours, qu’il doit pourtant battre mardi pour relancer Marseille en Ligue des champions.
Né sous le signe du dragon
« Je suis fan de Porto depuis que je suis né, mon oncle Luis m’emmenait au stade », se souvient Villas-Boas.
Petit garçon, « le mari de ma grand-mère, que je considère comme mon vrai grand-père, m’avait fait socio du FC Porto dès ma naissance », poursuit-il.
Mais il était en fait lié au club avant même d’être né! « Les deux oncles de ma grand-mère anglaise, Margaret Kendall, ont été avec Nicolau d’Almeida parmi les fondateurs du FC Porto », en 1893, rembobine « AVB ».
« Ils figurent même dans la toute première équipe du FC Porto, Albert et Alfred Kendall », poursuit-il. Le premier en défense, le second en attaque.
. Ado avec « les plus chauds supporters »
Villas-Boas se souvient alors qu’il avait 9 ans de la première victoire en C1, en 1987 (2-1 contre le Bayern), « en famille dans la maison de mon grand-père pour ce grand moment avec (les buts de) Madjer (la fameuse talonnade, ndlr) et Juary ».
Puis vient l’adolescence dans le kop. « Vers 14, 15 ans, j’étais chez les Super Dragoes. En grandissant, je voulais être dans la partie des plus chauds des supporters, j’ai commencé à aller à la Superior Sud, la tribune des ultras au Das Antas », l’ancien stade.
Il se souvient d’une époque « où on était un peu excités, on vivait intensément les grosses rivalités avec le Sporting et Benfica ».
Mais il ne rêve pas de devenir joueur. « Je n’étais pas talentueux », sourit-il.
. « J’ai interpellé Robson »
Une rencontre mythique va le lancer sur une autre voie. « A 16 ans, j’ai abordé Bobby Robson, l’entraîneur d’alors. Je rentrais de l’école à vélo, je le pose dans mon garage, et je vois sa voiture arriver », commence AVB.
« Je gagne un peu de courage pour l’interpeller, lui demander pourquoi Domingos (Paciência), mon joueur préféré, ne joue pas alors qu’il fait toujours la différence quand il sort du banc », poursuit-il.
Touché, le coach anglais « m’invite à venir voir les entraînements, je ressens petit à petit plus de passion pour la fonction ».
Il devient même observateur des adversaires du FC Porto, et, conseillé par son mentor, commence la formation d’entraîneur.
. Des équipes jeunes au staff
Puis il croise la route d’un autre grand coach, José Mourinho. « Quand José arrive à Porto (2002), j’entraînais les U12. Au club, tu suis tes joueurs de classe en classe quand tu es entraîneur, et après tu recommences », se remémore AVB.
« C’était mon année de reprendre avec les petits, j’étais un petit peu frustré par ça. J’ai demandé à José de me donner une opportunité, il me l’a donnée, et ça a changé ma vie », reconnaît-il.
Comme adjoint de « Mou » il remporte la Ligue des champions 2004 (3-0 contre Monaco).
Il revient comme entraîneur numéro un pour la saison 2010-2011 et commence par un quadruplé Coupe, Super Coupe et Championnat du Portugal et Ligue Europa, avec « une équipe pornographique », rigole-t-il, « avec Hulk, Falcao, James Rodriguez, Moutinho, Fernando, Otamendi… Une des meilleures équipes du monde ».
. Retour avec l’OM, « c’est dur »
Empesanti du surnom de « Special Two », après Mourinho, il s’envole à nouveau pour des expériences mitigées à Chelsea et Tottenham, réussies au Zenit Saint-Pétersbourg et au club du Port de Shanghai, SIPG.
Mardi, il affrontera son club de coeur pour la première fois depuis 2009, quand il entraînait Coimbra. Contre les Dragons, il compte trois défaites et un nul.
Défier Porto, « c’est dur, parce que de l’autre côté tu as toujours des personnes auxquelles tu es lié, il y a ta famille à côté… Mais tu maintiens le professionnalisme, tu essaies de gagner, et ça va être la même chose mardi », promet-il.
A l’horizon, il aimerait devenir… président de son club. « C’est un socio qui en a les capacités, ce serait une bonne option pour le FC Porto », déclarait cet été Jorge Nuno Pinto da Costa, aux manettes depuis 1982. C’est son destin…
Source: Besoccer