Insécurité au Mali : Le mystère Kouffa continue son petit bonhomme de chemin
Lundi 11 décembre 2018, le groupe Aqmi a diffusé un enregistrement audio démentant la mort d’Amadou Koufa et dénonçant la politique expansionniste de la France. À travers ledit enregistrement traduit en Arabe puis en Français et diffusé par l’Agence de presse privée mauritanienne Alakhbar, il dément le nombre de morts annoncé dans les différents communiqués le lendemain de l’attaque.
Le mystère Kouffa n’a pas encore fini de parler de lui. Pendant que le monde se trouve emporté par l’euphorie qui fait suite à un probable mort de l’émir de la Katiba du Macina, Amadou Kouffa, le groupe AQMI gardait encore son sang-froid. C’est jusqu’à ce lundi 10 décembre 2018, journée de commémoration de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qu’un audio de Cheick Al-Moudjahid Abou Mouss’ab Abd Al-Wadoud, commandant de l’Émirat du Sahara est tombé. Cet enregistrement qui a été traduit en Arabe ensuite en Français et diffusé le mardi 11 décembre s’intitule « La France : entre la malédiction du pillage de richesses et le feu des protestations ».
Ce message présenté par la Fondation Al-Andalus pour la Protection des Médias est assez acerbe à l’égard de la France accusée d’être non seulement responsable du pillage des ressources du Sahel et du Sahara et notamment du Mali, mais aussi d’organiser des guerres contre les musulmans. « La guerre coûteuse continue au Mali et l’ingérence militaire se poursuit elle aussi en Libye, en Centrafrique et ailleurs dans d’autres pays d’Afrique. Une guerre dont l’apparence consiste en la défense des intérêts du peuple français, et de la prétendue démocratie, mais dont la réalité n’est autre que l’enrichissement de l’aristocratie française corrompue, ainsi que l’appauvrissement de nos populations opprimées et de l’ensemble du peuple français dupé par les propagandes mensongères des médias », lit-on dans ledit document.
Dans cette traduction, on précise davantage : « La malédiction des richesses pillées et le sang de notre peuple, dont vos gouverneurs se sont abreuvés, continueront de les poursuivre et de vous poursuivre. Cette malédiction vous mènera à des crises, les unes après les autres, jusqu’à ce que vous mettiez un terme à leurs crimes et les forciez à stopper leurs politiques expansionnistes. »
Cet enregistrement qui date du 10 décembre dernier attribue tous les problèmes actuels de la France à l’effort de guerre considérable de son gouvernement à l’étranger. « Il [le mouvement des ‘’gilets jaunes’’] exprime le faible pouvoir d’achat des Français et de la détérioration de leur niveau de vie sous la pression de la spoliation gouvernementale organisée», indique-t-on dans la traduction de cet enregistrement.
Évoquant la question de l’otage français, Sophie Petorin, qui se trouverait malade, il est indiqué qu’elle est victime de la « politique lamentable » de la France ainsi que de l’entêtement de celle-ci à envahir le Mali.
Par rapport à l’attaque de la nuit du 22 au 23 novembre dernier sur une position de la Katiba Macina, cet enregistrement dément catégoriquement le nombre de morts communiqué. À lire cette traduction, on se rend compte qu’il y a eu 16 morts et non 36.
S’agissant de Kouffa, il est expliqué : « Nous rassurons aussi la Communauté musulmane que le Cheikh Koufa est, par la Grâce et la Bienveillance d’Allah le Très Haut, bel et bien en parfaite santé. Nous demandons à Allah de le préserver et le protéger le plus longtemps possible. »
Ceci constitue quand même le premier démenti officiel de la mort de Amadou Koufa. Toutefois, le mutisme de cet émir durant tout ce temps reste incompréhensible, surtout si nous savons qu’il aime les sorties médiatiques à travers des vidéos.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays