Macron condamne la «responsabilité historique et criminelle» de la Turquie en Libye
Dans le contexte de la montée des tensions entre la France et la Turquie, Emmanuel Macron a qualifié ce lundi 29 juin la politique turque en Libye d’«inacceptable» et a évoqué la «responsabilité historique et criminelle» d’Ankara dans la situation que traverse ce pays.
Lors d’une conférence de presse avec la chancelière allemande ce lundi 29 juin, Emmanuel Macron a fustigé la politique turque concernant la Libye.
«Nous sommes à un moment d’indispensable clarification de la politique turque en Libye, qui est pour nous inacceptable», a-t-il déclaré, cité par l’AFP.
D’après le Président français, la Turquie est «le premier intervenant extérieur» en Libye, qui reste le théâtre d’une guerre civile depuis 2011.
La responsabilité turque
La Turquie de Recep Tayyip Erdogan «ne respecte aucun de ses engagements de la conférence de Berlin, a accru sa présence militaire en Libye et elle a massivement réimporté des combattants djihadistes depuis la Syrie», a-t-il poursuivi.
«C’est la responsabilité historique et criminelle de la Turquie, qui prétend être membre de l’Otan, en tout cas elle le revendique», a ajouté le Président.
Tensions entre la France et la Turquie
Après un récent incident maritime survenu en Méditerranée, la France et la Turquie, alliées au sein de l’Otan, ont échangé des accusations virulentes. Paris a notamment accusé des frégates turques d’avoir eu un comportement «extrêmement agressif» envers un navire français. Ankara a rejeté ces affirmations et reproché au navire français une «manœuvre dangereuse». L’Otan a ouvert une enquête.
Le 22 juin, le Président français a déjà accusé Ankara de jouer un «jeu dangereux» en Libye, dans lequel il voyait une nouvelle démonstration de la «mort cérébrale» de l’Otan.
Dualité du pouvoir en Libye
Après le renversement et le meurtre du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2011 sous l’impulsion de la France, la Libye a cessé, de fait, de fonctionner en tant qu’État unifié. Le pays traverse actuellement une période de dualité du pouvoir. Le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, soutenu par les Nations unies siège à Tripoli. Dans le même temps, un parlement élu par le peuple s’est installé dans l’est de la Libye, à Tobrouk. Les autorités de l’est du pays sont sous la protection de l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar.
Sputnik