En réaction à la marche du vendredi 5 juin: Le gouvernement se dit ouvert au dialogue

L’Exécutif tend la main aux initiateurs du rassemblement afin de trouver des solutions aux problèmes soulevés

À l’appel du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), du mouvement Espoir Mali Koura (EMK) et de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), des milliers de manifestants se sont retrouvés vendredi après-midi à la Place de l’Indépendance. Ils ont dénoncé «la mauvaise gouvernance et l’insécurité» et demandé «la démission du président de la République».
Cette manifestation annoncée comme pacifique s’est achevée par des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre au niveau de Djicoroni Para.

Les organisateurs avaient demandé au chef de l’Etat «de quitter le pouvoir avant vendredi 18 heures». A l’expiration de cet ultimatum, une partie des manifestants a décidé de se rendre à Sébénicoro à la résidence du président de la République pour, disaient-ils, «exiger sa démission». Au niveau de Djicoroni Para, ils vont se heurter aux forces de l’ordre qui ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. «Je me suis couché vers 23h30, mais les échauffourées étaient toujours en cours», a témoigné un habitant de Djicoroni Para.

Au lendemain de la marche, les initiateurs du meeting ont tenu une rencontre à l’issue de laquelle ils ont réitéré « leur détermination à faire aboutir cette juste exigence du peuple».

DES BLESSÉS- En réaction à cette manifestation, le gouvernement a publié samedi un communiqué pour expliquer que c’est par souci du respect des libertés publiques des Maliens qu’il a autorisé la marche à travers le gouverneur du District de Bamako et déployé des forces de l’ordre pour encadrer la manifestation. « Globalement, tout s’est déroulé sans incident même si une quarantaine de manifestants souffrant de malaise ont été secourus par les unités d’intervention de la protection civile», a estimé l’Exécutif, déplorant qu’à la fin du rassemblement sur la Place de l’indépendance, que des «manifestants particulièrement surexcités, se soient dirigés vers la résidence du président de la République à Sébénicoro.

Dans leur acharnement pour forcer le dispositif sécuritaire mis en place par les forces de l’ordre, ils ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes ». Les heurts ont occasionné 19 blessés dont 15 parmi les forces de l’ordre, 11 véhicules des forces de sécurité endommagés par les manifestants dont un totalement incendié. Les forces de l’ordre ont procédé à des interpellations et une enquête est en cours pour situer toutes les responsabilités de ce débordement.

Tout en félicitant les forces de l’ordre pour le professionnalisme et la retenue dont elles ont fait preuve face à un tel déchaînement de violences, le gouvernement invite les populations au calme et rappelle que l’exercice du droit constitutionnel de manifestation pacifique ne doit pas donner lieu à des actes de vandalisme ni de violences. Il invite les acteurs politiques et de la société civile au respect du cadre institutionnel républicain et démocratique.

Par ailleurs, le gouvernement rassure les populations qu’il restera attentif à la satisfaction de leurs préoccupations légitimes tout en renouvelant «son offre de dialogue au collectif d’associations et de partis politiques qui s’est exprimé à travers le rassemblement du 5 juin dernier».

DÉMENTI FORMEL- Dans un autre communiqué rendu public le même jour, le ministre en charge de la Défense apporte un démenti aux rumeurs faisant allusion à une  prétendue réunion des généraux.

«Des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux faisant état d’une réunion de généraux et d’une adresse éventuelle du général Ibrahima Dahirou Dembélé à la Nation. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants y apporte un démenti catégorique. Il s’agit d’un montage grotesque qui n’a d’autre but que la propagande», clarifie le texte qui ajoute que les auteurs de l’intox visent à semer le doute dans les esprits dans leur dessein de déstabilisation des institutions de la République.

Le ministre, conclut le communiqué, réaffirme que l’Armée demeure sous les ordres des institutions républicaines, invitant par conséquent à la vigilance de tous.

Dieudonné DIAMA

SourceEssor

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