CMA: la bouffonnerie ne fait plus rire !
Profitant de la menace de la maladie du Coronavirus, la Coordination des mouvements armés (CMA) s’invite au-devant de l’actualité nationale par un communiqué boutefeu qui n’a plus de secret pour elle.
Dans sa longue tirade, l’on peut faire ressortir deux points. Le premier est : ‘’afin de palier aux plus urgents, la CMA demande :
À toutes les populations d’observer le minimum des consignes de prévention élémentaires, notamment la limitation des déplacements hors nécessités suffisamment justifiées (…)’’. Ainsi, les mesures édictées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), par le Gouvernement de la République du Mali ne suffiraient-elles pas à protéger ‘’les populations de l’Azawad’’ du Covid-19 ? À moins que lesdites populations n’aient d’ouïe que pour la CMA qui n’a pourtant jamais eu à établir la preuve d’une quelconque compétence en matière de médecine et qui, pis est, dans le même communiqué, dit dans ses considérants : ‘’considérant la quasi-absence des moyens de dépistage précoce et la précarité des établissements sanitaires pour une prise en charge éventuelle’’. S’il ne s’agit donc pas d’une énième hâblerie sardonique, il pourrait alors s’agir d’une boulimie spasmodique. Avec le ventre qui gargouille, sentant l’odeur alléchante qui chatouille les narines venant de l’annonce par le Président de la mise en place d’une enveloppe initiale de 6 300 000 000 FCFA pour lutter contre le Covid-19, difficile de résister à la tentation du chantage. Il est donc permis de croire à de l’arlequinade de la part d’un mouvement vindicatif et revendicatif et d’un affairisme avéré.
Au second point : ‘’la CMA décide de la mise en place : – D’une commission de veille et de centralisation de données de première urgence’’. Une nouvelle pasquinade certainement ; d’autant plus que la CMA reconnaît elle-même une ‘’absence des moyens de dépistage précoce’’. Une défiance n’est pas non plus à exclure dès lors que cette mesure intervient dans le sillage du Conseil de défense présidé par le Président de la République. Un topo du genre : vous décidez à Bamako (de la mise en place d’une Cellule de coordination nationale de lutte contre le Coronavirus ; nous décidons à Kidal, avec les moyens de Bamako et de la Communauté internationale, de la mise en place d’une Cellule de veille et de centralisation. Comme s’il y avait un besoin à marquer un territoire. Là, nous sommes entre puérilité et absurdité. À ce stade de la menace sur la santé humaine à grande échelle, il serait indiqué de prendre de la hauteur de vue.
PAR BERTIN DAKOUO
Info-Matin