Présence des forces étrangères au Mali : IBK invite ses concitoyens « à ne pas se tromper d’ennemis »
Le Président Ibrahim Boubacar Kéita s’est exprimé ce mardi 07 janvier sur la présence des forces françaises et internationales au Mali. C’était à la faveur de la cérémonie de présentation des vœux pour le nouvel an des présidents des institutions au chef de l’État. Selon IBK, le Mali a besoin de ses forces dans son combat contre le terrorisme et pour la stabilisation. La sortie intervient alors qu’une mobilisation est annoncée ce vendredi 10 janvier pour demander le départ des forces étrangères du Mali.
Pour IBK, il n’y a pas de doute, les forces étrangères sont les alliées du Mali dans la guerre qu’il mène contre le terrorisme. « Nous ne gagnerons pas cette guerre en nous trompant d’ennemi et en faisant le jeu des hordes terroristes », a martelé le Président de la république. Il estime d’ailleurs que ceux qui demandent le départ de ces forces étrangères sont, ceux-là mêmes, les ennemis du Mali.
Selon le chef de l’État, le soutien de ces forces internationales au Mali et à son armée en matière de renseignements, de logistique, de formation, est très important. Comme exemple, il a évoqué les opérations d’approvisionnement des postes et camps militaires en eau. Des opérations assurées par la Force Barkhane, a déclaré IBK. Selon lui, «il faut éviter de céder aux amalgames, aux impatiences et aux complexes qui font le jeu des terroristes».
Cette sortie du Président de la république a eu lieu, alors que les chefs d’État du G5 Sahel sont invités à Pau par leur homologue français le 13 janvier prochain. Objectif : « clarifier » les positions par rapport à la présence militaire française dans la région. Le Président IBK affirme qu’il se rendra à cette réunion sans aucun complexe, car selon lui, il s’agit d’un « partenariat décomplexé ».
Pendant ce temps, une mobilisation se prépare pour demander le départ des forces étrangères du Mali. La manifestation se tiendra le 10 janvier prochain à Bamako. Des organisations de la société civile, des partis politiques devraient prendre part à ce rassemblement. Selon les organisateurs, la présence militaire internationale n’a pas ramené la sécurité et les forces internationales ne sont pas la solution.
Bassaro Sylla du mouvement « debout sur les remparts »
Pour certains analystes, l’armée malienne n’est pas aujourd’hui en mesure de défendre tout le territoire national. Ibrahim Maïga, chercheur à l’Institut d’étude de sécurité est de ceux-là. Il estime qu’« il faut du temps pour que l’armée nationale complètement déstructurée en 2012, puisse s’adapter à la nouvelle donne sécuritaire ».
Ibrahim Maiga chercheur à l’ISS Mali
Source: Studio Tamani