Le Premier ministre libanais Saad Hariri annonce sa démission
Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé, ce mardi 29 octobre, qu’il allait présenter la démission de son gouvernement. Depuis treize jours, le Liban traverse une crise politique profonde marquée par de nombreuses manifestations.
« Je me rends au Palais de Baabda pour présenter la démission du gouvernement au président de la République. » C’est par ces mots que Saad Hariri a annoncé son départ ce mardi. Une brève allocution télévisée au cours de laquelle le Premier ministre a appelé les Libanais à préserver la paix civile.
Il a également appelé « toutes les parties à faire primer l’intérêt et la sécurité du Liban et à empêcher un effondrement économique ». S’adressant à ses partenaires politiques, il a affirmé que la priorité aujourd’hui est de voir comment protéger le Liban, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
REACTION
Depuis deux semaines, les manifestations de défiance à l’encontre d’une classe politique accusée de corruption et de mauvaise gestion des finances publiques se multiplient. Les contestataires la jugent responsable de la pire crise économique depuis la guerre civile des années 1975-1990.
Peu de concessions
Le pouvoir n’avait jusqu’à présent fait aucune concession significative face à la colère populaire déclenchée le 17 octobre par l’annonce d’une taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp. Un impôt annulé depuis, mais cela n’a pas suffi à faire retomber la colère. Lors d’un discours télévisé le 21 octobre dernier, Saad Hariri avait annoncé un plan de réformes, qui n’avait pas convaincu les foules.
De son côté, le président Michel Aoun avait évoqué, le 24 octobre, la possibilité d’un remaniement ministériel qui ne s’est pas concrétisé jusqu’ici en raison des divisions internes dans son gouvernement.
Affrontements à Beyrouth
La démission de Saad Hariri a été précédée d’un déchaînement inouï de violence, lorsque des habitants des quartiers limitrophes du centre-ville de Beyrouth, qui comptent de très nombreux partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, une autre formation chiite dirigée par le président du Parlement, ont tenté d’ouvrir de force les routes fermées par les contestataires.
Les affrontements avec les manifestants se sont étendus comme une traînée de poudre et des centaines de contre-manifestants ont déferlé sur le centre-ville, où ils ont mis à sac le camp des contestataires, brûlant les tentes et détruisant tout sur leur passage.