Le Président de la République, Chef de l’État, son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, s’est exprimé officiellement sur la tragédie militaire survenue à Boulkessi suite à l’attaque terroriste
C’était dans l’après-midi du samedi 5 Octobre 2019 dans la salle des Banquets du Palais présidentiel de Koulouba, lors de la rencontre avec les partis politiques signataires de l’accord politique de gouvernance, et engagés également dans le processus du Dialogue national inclusif ( EPM, COFOP, ARP…).
Revenant sur ce qui s’est passé à Boulkessi, IBK, a déclaré : « Responsables, nous avons tous été concernés. Je ne suis pas un oiseau de mauvaise augure mais nous sommes en guerre, je l’ai dit, nous sommes en guerre. Ça veut dire que ce qui s’est passé à Boulkessi pourrait malheureusement survenir encore.
J’attends aujourd’hui du gouvernement d’être vigilant, d’anticiper. Est-ce que l’on peut penser sérieusement et honnêtement que ne nous n’avons d’autres urgences aujourd’hui que celles-là? Mais dans une guerre asymétrique à souhait, un auteur, j’aime bien le citer, Jean Paul Marie, a dit que c’est une guerre d’antéchrist, une guerre d’avant le Prophète, où la mort la plus accidentelle n’est pas due à un fait de combat héroïque comme ce fut le cas de la guerre de Troie, ou les autres guerres ou les héros… Maintenant nous, avons affaire à un moment de règne de l’obscur, où la mort est devenue l’objectif, la mort est recherchée, la mort est le but. À partir de cela, nos moyens deviennent limités.
Nous avons affaire à des gens qui n’ont pas nos valeurs. Quand quelqu’un s’insinue à nous dans notre village, se mêle à nous, on nous sait, et sort pour revenir nous poignarder, ce n’est pas évident. BOULKESSI était l’un de nos points les mieux protégés, je le dis. Nous avions tenu, en raison de la fragilité du secteur et de la récurrence des attaques que le camp avait subies, à le renforcer singulièrement.
Et cela avait été un engagement réel et exécuté. Quand les gens arrivent maintenant dans les opérations complexes, avec l’armement qu’ils ont acquis ailleurs, généralement des armes lourdes, à viser ce camp-là, à le pilonner, on peut penser, on peut comprendre l’émoi que ça peut soulever au niveau des jeunes militaires, et l’effroi. Mais nous en tirerons toutes les conséquences. Le Chef du gouvernement devait y aller aujourd’hui même. J’ai souhaité qu’il diffère cela, et moi-même, j’étais sur le chemin de Genève où je devais discuter de la question du Coton et plus tard à Lyon pour la question du fonds mondial pour la santé.
J’ai annulé ces deux missions en raison de la volatilité des choses dans le Pays et parce que je pense également aussi que, dans des moments de ce genre-là, ma présence ici, sans être un héros, est moralement de mise, même si elle est de peu d’effet. Et savoir que je suis là, auprès des familles, auprès de l’armée malienne, ne m’est pas indifférent. Nous tirerons toutes les conséquences de cette affaire-là. Nous renforcerons ce qui doit être renforcé mais que nul ne pense que nos éléments n’ont pas été braves. Ils ont été braves jusqu’à la témérité. Beaucoup sont morts les armes à la main. Mais je crois qu’aujourd’hui nous avons affaire à quelque chose qui est encore l’une des conséquences de cette affaire de la Libye dont nous ne cesserons de dire qu’elle a été pour nous l’ouverture de la boîte de Pandore. Cette Libye, dont le sud est devenue un marché à ciel ouvert, dont les armes de tous calibres qui s’exposent à tout sauf Galea, et aussi en dépit du nombre de victimes et du choc que cette affaire a causé à nos opinions nationales ce n’est pas aussi quelque part un fait de gloire, Ça peut être aussi un chant de cygne. Le cygne chante quand il meurt.
Alors avant de mourir le cygne chante. Je crois que tout ce que nous avons aussi dans le pipeline, que ça soit au plan national, sur le plan du G5 SAHEL sous-régional, sur le plan de BARKANE, va prospérer In Shaa ALLAH. Et je crois que c’est ce que je peux dire, en m’inclinant encore une fois sur les mémoires de ces jeunes soldats et en saluant leur bravoure, leur courage, au nom de toute la nation malienne et en priant ALLAH SWT de les accueillir parmi les bienheureux, qu’ils reposent en paix. Je tenais à vous dire cela et encore une fois, notre nation, aujourd’hui, plus que jamais, a besoin de solidarité, a besoin de se resserrer, n’a pas besoin d’élucubration des nostalgiques du putsch. Aucun putsch ne prévaudra au Mali, qu’on se le dise. Et je crois que cela n’est pas du tout à l’ordre du jour et nous ne saurons nous inquiéter. Mais je tiens à dire combien cela est absolument ignominieux, indécent dans les temps où nous sommes».
L’attaque de Boulkessi avait causé la mort de 38 soldats maliens.
Cellule de communication et des relations Publiques de la présidence de la République
Présidence de la République du Mali
Canard Déchaîne