4EME DOSE DE VACCIN PFIZER OU DE MODERNA CONTRE COVID-19 : Insuffisante pour stopper Omicron
Une quatrième dose de Pfizer ou de Moderna augmente le niveau d’anticorps chez les personnes vaccinées, mais le sérum est moins efficace contre Omicron, selon un hôpital israélien qui a mené de premiers essais cliniques.
L’information a été diffusée sur la chaîne France 24, qui soutient que l’efficacité de la quatrième injection contre la souche Omicron est faible.
Pour la population en générale, en revanche, un vaccin élaboré à l’origine pour lutter contre la souche de Wuhan ne semble pas être la solution idoine pour faire face au variant Omicron. « On attend d’un vaccin deux choses : une efficacité humorale et une efficacité à médiation cellulaire », explique Antoine Flahault. « La première concerne le taux d’anticorps, première digue de protection du vaccin. Ce dernier, même s’il est efficace, n’est pas très convaincant aujourd’hui vis-à-vis des nouveaux variants (étant donné que Omicron présente un échappement vaccinal) et on ne peut probablement pas s’attendre à ce que la quatrième dose change grandement la donne. Quant à l’efficacité à médiation cellulaire – contre les formes sévères de la maladie –, là les vaccins semblent conférer une immunité tout à fait pertinente. »
Replacer l’organisation onusienne au centre des décisions, comme cela est fait pour le vaccin de la grippe, semblerait finalement une bonne solution pour l’épidémiologiste : « La composition du vaccin contre la grippe est décidée chaque année lors d’une réunion de l’OMS – en février pour l’hémisphère Nord, en septembre pour l’hémisphère Sud – puis recommandée pour tous les fabricants de vaccins de la planète. Peut-être qu’un jour l’organisation onusienne recommandera la composition d’un vaccin contre un coronavirus, mais on n’en est pas encore là.
La pandémie fait entrer de nombreux termes et idées trompeuses dans la vie de chacun. Deux concepts particulièrement complexes sont l’efficacité des vaccins et l’efficience des vaccins. Ce n’est pas la même chose. Et à mesure que le temps passe et que de nouveaux variants tels que Omicron apparaissent, l’un et l’autre évoluent également.
Cependant, ce n’est pas parce qu’un vaccin est efficace à 95 % que 5 % des personnes vaccinées contractent le covid-19. La nouvelle est encore meilleure : leur risque de tomber malade est réduit de 95 %.
Les données préliminaires sur Omicron et les vaccins arrivent rapidement et révèlent une efficacité moindre du vaccin. Selon les meilleures estimations, les vaccins sont efficaces à 30-40% pour prévenir les infections et à 70% pour prévenir les maladies graves. Une étude menée en Allemagne, qui n’a pas fait l’objet d’un examen officiel par les pairs, révèle que les anticorps présents dans le sang des personnes entièrement vaccinées avec Moderna et Pfizer étaient moins efficaces pour neutraliser le variant Omicron.
D’autres études menées en Afrique du Sud et en Angleterre, qui sont également en attente d’un examen officiel par les pairs, montrent une diminution significative de l’efficacité des anticorps contre le variant Omicron. Des infections plus perturbatrices sont attendues, avec une capacité réduite du système immunitaire à reconnaître Omicron par rapport aux autres variants.
Les premières données suggèrent qu’une troisième dose permettrait de renforcer la réponse immunitaire et la protection contre l’omicron, avec une efficacité estimée à 70-75%. Pfizer signale que les personnes qui ont reçu deux doses de son vaccin sont susceptibles d’être infectées par Omicron, mais qu’une troisième injection renforce l’activité des anticorps contre le virus.
Ce résultat est obtenu à partir d’expériences menées en laboratoire sur du sang de personnes ayant reçu le vaccin. Des doses de rappel peuvent augmenter la quantité d’anticorps et la capacité du système immunitaire d’une personne à se protéger contre Omicron. Cependant, une grande partie du monde n’a pas accès aux doses de rappel.
Ahmadou Sékou Kanta
Source : Miroir