Trois conducteurs de motos taxi tués en moins de 72 heures: manifestation de colère contre les autorités

Les conducteurs de motos taxi ont fait vibré la capitale toute la journée de ce mardi 9 novembre 2021 pour manifester leur mécontentement et surtout exprimé leur inquiétude face aux actes de violences meurtrières dont ils ont fait l’objet ces dernier temps. Et pour cause, en 48 heures trois motos taximen ont perdu la vie, suite des attaques à mains armées.

Pas plus tard quelques heures avant le début des manifestations, aux environs de six heures du matin, un conducteur de cet engin a été poignardé à l’ACI2000. A la veille (lundi 8 novembre 2021), aux environs de 21 heures, un autre avait été poignardé dans le quartier ACI 2000 par deux armés à l’arme blanche. Le jour d’avant, dans la nuit du dimanche au lundi 8 novembre 2021, un autre avait trouvé la mort dans l’exercice de son métier, tué et égorgé à Yirimadio.
Voilà la raison de la colère de ces jeunes qui ont choisi ce métier pour joindre les deux bouts. A travers cette manifestation, ils exigent ainsi une meilleure protection et un bon traitement des agents de forces de l’ordre à leur égard.

Des bruits de ronflement des motos, des jeunes motards qui klaxonnent, tel était le climat qui prévalait sur les grandes artères de Bamako, pendant des heures, De la tour d’Afrique en passant par le Monument de l’indépendance, ces conducteurs de motos taxis, se sont mobilisés et décidés de se faire entendre par les autorités, qui selon eux, ne les considèrent pas comme citoyens maliens ayant des droits.
Boubacar TOURE, le président des syndicats des motos taximen au premier plan du cortège de motos crie à l’injustice sociale qui empeste leur quotidien, depuis l’évènement des motos taxis au Mali en général et à Bamako, en particulier.
«Nous sommes les vaches laitières des policiers qui nous soutirent de l’argent en longue de journée. Ils ont oublié les taximen et les chauffeurs de Sotrama à qui ils soutiraient de l’argent. A cela s’ajoute les mesquineries des autorités. Et pour cause, l’Etat a exigé la couleur de nos motos on a respecté cela, ils demandent un permis de conduire, nous nous nous sommes procuré de cela. Maintenant ils demandent une carte grise, en plus des vignettes, nous disons NIET », a-t-il clamé. Avant d’accuser les plus hautes autorités de ne pas se soucier de leur sécurité. Tout ce qui ne les concerne pas directement, ils ne s’n’en mêlent pas, déplore M. TOURE.
«Dans un intervalle de 48 heures, nous venons de perdre trois camarades, tous lâchement et cruellement tués. Leur tort, c’est de vivre à la sueur de leur front, contrairement à certains jeunes qui passent les journées à prendre du thé dans les grins. Notre journée est ainsi endeuillée aujourd’hui sous les yeux indifférents des plus hautes autorités. », A-t-il dit la voix nouée par les sanglots.
Malgré ce drame, Aboubacar TOURE, regrette de constater que jusque-là, ni le Ministre du transport ni celui de la Sécurité n’ont daigné faire un communiqué pour condamner ces trois crimes perpétués contre leurs camarades.
Ils demandent en clair aux plus hautes autorités de prendre des dispositions pour garantir leur sécurité, comme celle de tous les Maliens et de promouvoir leur métier en revoyant quelques taxes leur concernant à la baisse.
Au moment au nous mettons sous presse cet article, aucun communiqué de compassion n’est publié l’endroit des motos taximen, venant du gouvernement.

PAR CHRISTELLE KONE

Info-Matin

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