Paix, Sécurité et Développement dans les zones frontalières : Des concertations se tiennent à Sikasso sur les sujets.

Le Kénédougou abrite à compter du lundi 15 juillet et ce pour trois jours, les travaux des concertations sur la Paix, la Sécurité et le Développement dans les zones frontalières. C’est l’hôtel du Cinquantenaire de la ville de Sikasso qui a servi de cadre à la cérémonie d’ouverture de cette grande rencontre placée sous la haute présidence du Premier Ministre Dr. Boubou Cissé. Organisées par la Mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, ces concertations ont démarré en présence du Haut représentant, Chef de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), M. Pierre BUYOYA. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), M. Mahamat Saleh ANNADIF a également assisté à la cérémonie d’ouverture.

Le contexte et la justification de ces assises s’expliquent par la situation selon laquelle depuis plus d’une décennie, la région du Sahel est confrontée à une insécurité croissante et multiforme résultant de la conjugaison de plusieurs facteurs dont les contestations politiques et sociales, les rebellions récurrentes, les insurrections armées, le terrorisme et ses activités connexes, l’extrémisme violent, la criminalité transnationale organisée, les conflits intra et intercommunautaires ainsi que les catastrophes environnementales et sanitaires. Cette situation constitue une source de grave de préoccupation pour la sécurité des personnes et des biens ainsi que la stabilité des Etats de la région voire au-delà en raison du caractère transnational de ces menaces. Plus spécifiquement, l’espace UEMOA est affecté par cette situation, en particulier dans la zone du Liptako-Gourma, qui couvre les espaces frontaliers de trois de ses États membres, à savoir le Burkina, le Mali et le Niger. Cette zone, dite des « trois frontières », est confrontée à la multiplicité et à une récurrence des attaques terroristes, à la prolifération des groupes armés non étatiques et à l’expansion des trafics illicites et des activités liées à la criminalité organisée. C’est à cet égard que la Commission de l’UEMOA organise, conjointement avec la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), ces concertations en vue, d’une part, de mieux cerner les contours des enjeux liés à la prévention des crises et conflits, la consolidation de la paix, la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime transnational organisé dans les zones frontalières; ces concertations visent, d’autre part, à favoriser la mise en cohérence des efforts en faveur du développement économique dans lesdites zones.

L’objectif général recherché à travers ces concertations est de promouvoir une approche partagée et globale visant à renforcer l’action des collectivités territoriales pour préserver la paix, la sécurité et le développement dans les zones frontalières.

Pour les objectifs spécifiques, il s’agit de permettre l’identification des actions prioritaires en matière de prévention des crises et conflits, de consolidation de la paix et de lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime transnational organisé dans les zones transfrontalières.
La stabilisation économique de ces espaces vulnérables et l’instauration d’un développement pérenne ne sont pas du reste.

A cet effet, les échanges sont censés être centrés sur les questions suivantes :
Comment impliquer davantage les collectivités territoriales dans la prévention des crises et conflits, la consolidation de la paix ainsi que dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime transnational organisé dans les zones transfrontalières ? Quelle coopération opérationnelle pour identifier, articuler et renforcer des programmes communautaires intégrés dans le domaine socio-économique, en l’occurrence dans la zone du Liptako-Gourma ?

Trois jours durant donc, la Commission de l’UEMOA (DATC, DGPS), les représentants des Etats membres (autorités régionales et communales frontalières), de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA), de l’Autorité de développement intégré de la région du LiptakoGourma (ALG), du G5 Sahel, de la BOAD, les élus locaux des zones transfrontalières, les responsables d’organisations faîtières des espaces intégrés, les autorités religieuses et coutumières frontalières vont se frotter les méninges sur ces questions afin de formuler des recommandations à qui de droit.

André SEGBEDJI/abamako.com

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