Marche du 5 juin: dans quel camp se trouve Boubou ?

Dépassé par la tournure fulgurante et explosive des événements, le Premier ministre mobilise son armée d’amateur pour apporter la riposte à la menace Mahmoud DICKO. Mais les choix ne sont pas toujours orthodoxes et laissent voir un chef de Gouvernement épouvanté, parce que mal préparé n’ayant ni la surface politique ni la surface intellectuelle pour affronter une situation de crise pouvant digérer en maelstrom politique.

La tempête politico-religieuse déclenchée par le Cheickh Mahmoud DICKO, abonné aux séquences caustiques, a étalé les limites du Premier ministre Boubou CISSE à qui le Président de la République a confié temporairement les clés de la baraque. L’homme ne se montre pas à son avantage par une gestion désastreuse dans la gestion de la bacchanale. Incapable de donner de la repartie à la charge politico-religieuse d’une alliance hybride de religieux, de politiques et de membres de la société civile, il parlemente avec les trublions de la vie politique nationale du moment. Génuflexion, prosternation, supplication, aplatissement, rien n’est de trop pour le PM si fat, si altier et si condescendant quand il s’agit d’apporter une réponse à la problématique de la Loi N° 2018-007 du 18 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale suite à la valorisation de la grille annexée au Statut général.
Ailleurs, le péteux Premier ministre reste infatué, le coq dans la basse-cour de la Primature fait régner la terreur. Ses victimes, dans cette tempête, dans ce remue-ménage, politico-religieux ? Deux jeunes chargés de mission en service à la Primature. Leur incartade pour mériter la pendaison sur la place publique du village, pardon la révocation de leur décret de nomination ? Leur décision consacrée par l’article 5 de la Constitution ‘’l’Etat reconnaît et garantit, dans les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et venir, le libre choix de la résidence, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation’’ de prendre part à la réunion des Associations faîtières de la société civile, à la Maison des Jeunes de Bamako, le mardi dernier, avant l’organisation d’une conférence de presse par les mêmes faîtières, le mercredi, à l’hôtel Maeva sis Hamdallaye ACI 2000. L’objectif de ces jeunes ? Annoncer leur soutien au Président de la République IBK et aux autres institutions de la République. En d’autres termes, faire exprimer son opposition aux ‘’propos insurrectionnels, subversifs, séditieux appelant à la démission de la première Institution qu’est le Président de la République’’, selon les termes utilisés par la Cour constitutionnelle dans son communiqué de ce 1er juin. Ces faitières sont une digue contre cette conclusion des cabaleurs (conspirateurs) : ‘’la réalisation d’un tel objectif exige la démission du Président Ibrahim Boubacar KEITA et de son régime dont la gouvernance a mis en danger de dislocation notre Pays et notre Nation’’. C’était lors de la conférence de presse du samedi 30 mai dernier, au siège de la CMAS, à Magnambougou Faso-Kanu. Appliquons la théorie de la transitivité en mathématiques au cas de figure qui se présente : IBK est l’ami des faitières qui le soutiennent. Boubou CISSE est l’ami de IBK qui l’a choisi et nommé Premier ministre et à qui il confie les clés de la baraque quand il se barre. Donc, les amis de IBK sont les amis de Boubou CISSE. Normalement ! Si les relations ne sont pas polluées et entachées de perfidie, de cocuage. Quand le CCab du Premier ministre dégaine l’arme de la révocation du décret de nomination, c’est clair que la fourberie, les simagrées obscènes sont l’essence des rapports entre le Président de la République et son Premier ministre qu’il est le seul a adoubé et adulé, en violation des principes démocratiques qui voudraient que le PM vienne des rangs de la Majorité à l’Assemblée nationale. Or, Boubou relève de cette génération spontanée inconnue aux bataillons politiques maliens.

En exerçant un honteux chantage sur les amis du Président de la République, Boubou CISSE laisse tomber le masque et dissipe définitivement tout doute sur les accusations d’arriviste dont il est chargé par ceux qui le connaissent bien. L’intérêt de Boubou CISSE, à cet instant ‘’T’’, est d’être dans le camp de Mahmoud DICKO, d’être sous ses ailes ; quitte à donner un coup de griffe à sa relation avec le Président IBK, en grillant certains des fidèles du boss de Koulouba sur l’autel de ses ambitions présidentielles démesurément aveugles. Un proverbe dit : “l’arriviste est celui qui s’engage derrière vous dans une porte-tambour et trouve le moyen de sortir le premier.” Le Premier ministre d’IBK sait désormais à qui il a à faire. Comme on le dit : ‘’un homme averti en vaut deux’’. Ce Boubou CISSE n’est pas un modèle de loyauté et ce n’est pas un procès en diffamation. Les faits se passent de tout commentaire.

PAR BERTIN DAKOUO

Info-Matin

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