Licenciement à l’Hôtel Laïco de l’Amitié: la direction s’explique

La direction de l’hôtel Laico Azalai de l’amitié de Bamako a procédé le mois dernier au licenciement de 66 agents sur les 157 que compte l’établissement en raison, dit-elle, de la conjoncture. Les raisons de cet acte administratif, source de vive tension, étaient au cœur d’échanges entre les membres de la direction et la presse, ce 16 septembre 2020, dans ses locaux.

Cette conférence de presse était animée par le directeur général de Granada Hôtel de l’Amitié, Karim DEBBECHE ; en présence du directeur général de l’hôtel Laico Azalai de l’amitié de Bamako, Imhamed Mansour ALDBEA ; de l’avocat de la société, Me Aliou Abdoulaye TOURE ; Mahmoud SISSOKO.
Dans sa déclaration liminaire, le conférencier, Karim DEBBECHE, a rappelé que c’est le premier mars 2020 que la gestion de cet établissement hôtelière a été cédée groupe tunisien GARANADA en lieu et place du gouvernement libyen. Une période qui a coïncidé avec l’avènement de la pandémie de à Coronavirus, dont le premier cas a été officiellement déclarée, dans notre pays, le 25 mars 2020.
Comme conséquences de cette situation, l’hôtel a été obligé, dans un premier temps, de mettre en chômage technique une partie du personnel avec le paiement de salaires. Entre temps, la crise politique est venue se greffer aux crises sécuritaires et sanitaires.
Comme la situation ne s’améliorait pas, la direction de Laico a été obligée de procéder, dit-il, au licenciement d’une partie du personnel pour sauver l’entreprise et sauver des emplois. Au total, 66 personnes ont été licenciées sur les 157 agents qui travaillaient au niveau de l’hôtel en CDI, et plus une dizaine de contractuels.
Selon lui, malgré les pertes qui étaient en train de se cumuler, la société a tout fait pour ne pas faire ces licenciements qui ont été une décision difficile à prendre. À la date d’aujourd’hui, sur la centaine de chambres, 25 seulement marchent.
« Nous croyons à ce pays sinon, on n’allait pas venir y investir. Et nous espérons que nous n’allons pas quitter le Mali », a-t-il confié.
Pour Me Aliou Abdoulaye TOURE, ces licenciements ont été faits conformément à la loi malienne.
« Aucune règle de droit n’a été violée. On a commencé d’abord par la mise en chômage technique avant de procéder au licenciement », s’est-il défendu.
Malheureusement, dit-il, cette décision a été très mal accueillie par les victimes qui ont refusé de venir récupérer leur lettre de licenciement.
Pire, ils ont initié des manifestations par exemple, le 1er septembre 2020, lorsqu’ils ont bloqué tous d’accès.
Certes, le sort des 66 personnes licenciées est difficile à supporter, mais cela, dit-il, ne doit pas nous faire oublier qu’il y a encore 91 chefs de famille qui continuent de travailler, a soutenu le conférencier.

En 1999, pendant deux ans, a-t-il rappelé, les employés ont été laissés à la maison pendant deux ans et payés pour raison de rénovation. De même, a-t-il poursuivi, avec l’arrivée de la MINUSMA en 2013, c’était la même chose.
« Dans un État de droit, il est important que les gens acceptent de se soumettre à la loi. La loi autorise l’employeur à licencier des travailleurs pour des motifs économiques », a fustigé l’avocat. Qui rassure que tous les droits des travailleurs ont été calculés et sont disponibles.
De son côté, Imhamed Mansour ALDBEA, directeur de l’établissement, a indiqué que Laico préfère des pertes au licenciement depuis 1999. Et depuis cette date, a-t-il fait savoir, le personnel du groupe Laico est les mieux payés du secteur hôtelier du Mali.
« S’il y a des gens qui veulent intégrer l’hôtel de force, par des menaces, en vous traitant de raciste, là ça devient un problème », a déploré le directeur général de Granada Hôtel de l’Amitié, Karim DEBBECHE.
Face à l’option de violence de certains employés licenciés qui veulent coute que coute reprendre le travail, Me TOURE prône la retenue. « Nous sommes ouverts au dialogue, mais pas le couteau à la gorge. On a été patient, mais cette patience a des limites. Que ces gens sachent que les actes qu’ils sont en train de commettre peuvent les conduire devant un autre juge autre que celui du travail », a mis en garde Me TOURE.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-Matin

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