La France annonce la mort d’un haut responsable djihadiste au Mali

Ba Ag Moussa était décrit comme le «chef militaire» du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et responsable de nombreuses attaques au «contre les forces maliennes et internationales».

La France a annoncé vendredi 13 novembre la «neutralisation» au Mali, par la force Barkhane, d’un cadre opérationnel djihadiste de tout premier plan lié à Al-Qaïda, dont le nom était associé ces dernières années à de nombreuses attaques dans la région. La ministre des Armées Florence Parly a salué dans un communiqué une opération engageant «d’importants moyens de renseignement ainsi qu’un dispositif d’interception composé d’hélicoptères et de troupes au sol» conduisant à une frappe contre Ba Ag Moussa, décrit comme le «chef militaire» du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et un «cadre historique de la mouvance djihadiste au Sahel».

Ba Ag Moussa «est considéré comme responsable de plusieurs attaques contre les forces maliennes et internationales. Il était considéré comme l’un des principaux chefs militaires djihadistes au Mali, notamment chargé de la formation des nouvelles recrues», selon le communiqué.

Selon le think-tank Counter-Extremism Project (CEP), «Bamoussa» était devenu en 2017 «le dirigeant opérationnel» du GSIM dirigé par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly. Le groupe est devenu depuis l’une des principales forces jihadistes au Sahel avec son ennemi intime, l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Tous deux, par ailleurs en lutte armée l’un contre l’autre, sont depuis des mois les cibles prioritaires de Barkhane (plus de 5.000 soldats) et de ses alliés régionaux.

«On ne peut pas dialoguer»

Ag Moussa était considéré comme le responsable d’attaques majeures contre les forces maliennes, dont une en juillet 2016 et l’autre en mars 2019, qui avaient fait plus de 20 morts chacune. Et son nom revenait avec insistance dans plusieurs attaques en 2020.

Mais il jouissait aussi d’une immense popularité auprès des Touareg qui dépassait largement ses appartenances au GSIM. «Ba Ag Moussa est moins vu (par les communautés touareg, NDLR) comme djihadiste que comme un leader historique de la contestation touareg», a ainsi expliqué à l’AFP Ferdaous Bouhlel, chercheuse associée à l’université de Tours (France), experte en médiation.

Début 2020, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait admis vouloir discuter avec les groupes djihadistes et avoir envoyé des émissaires en direction de deux de leurs principaux chefs, Iyad Ag Ghaly et le prédicateur peul Amadou Koufa. Depuis, M. Keïta a été renversé en août par une junte militaire. Lors de la visite à Bamako fin octobre du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, avait défendu «la nécessité d’une offre de dialogue avec les groupes armés» djihadistes au sein du «dialogue national inclusif», vaste concertation nationale tenue fin 2019.

Mais Paris ne bouge pas de sa ligne militaire. «On ne peut pas dialoguer avec les groupes djihadistes qui n’ont pas renoncé au combat terroriste», a récemment déclaré Florence Parly à l’AFP. «C’est de la responsabilité des autorités maliennes, pas la nôtre, mais il est important d’échanger». Cette dernière frappe confirme à tout le moins que l’option militaire demeure privilégiée par la France, qui avait annoncé ces derniers jours des opérations distinctes contre le GSIM et l’EIGS, en revendiquant la neutralisation d’une petite centaine de djihadistes. «Il est clair que ce coup contre le (GSIM) est une façon de marquer l’opposition de la France à ces éventuelles négociations», estime un analyste malien bon connaisseur du dossier, qui requiert l’anonymat. «Cela retardera d’éventuels pourparlers, parce que leurs responsables ne se mettront plus facilement à découvert».

Par Le Figaro avec AFP

Sourcelefigaro

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