Journée mondiale de la femme rurale: l’accès aux terres au cœur des préoccupations

Le CNDIF de Bamako a abrité la 24e édition de la Journée mondiale de la femme rurale, la 7e édition de la journée mondiale de l’alimentation. Ces deux cérémonies couplées étaient présidées par la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, le BOUARE Bintou Founé SAMAKE, qui était accompagnée de ses homologues de l’Elevage et de la pêche, et de l’Agriculture. On y notait également la présence de la présidente nationale de la Fédération nationale des femmes rurales du Mali, Mme Goundo NIAKATE, et le représentant du Fonds mondial contre la faim.

« Cultiver, nourrir, préserver. Ensemble, agissons pour l’avenir » était le thème de cette édition, qui reflète le cri des femmes des femmes rurales confrontées à d’énormes défis à relever.
Cette journée, faut-il le rappeler, a pour objectif de promouvoir le statut de la femme rurale et aussi de sensibiliser à la fois les décideurs et la société de leur rôle combien crucial et pourtant méconnu dans les communautés où elles évoluent.
C’est ce cri de cœur des femmes rurales, par la voix de Mme NIAKATE, qui a été lancé devant les plus hautes autorités et les partenaires techniques et financiers du Mali.
D’entrée de jeu, la présidente des femmes rurales du Mali a abordé l’épineuse question de l’accès des femmes aux terres. Selon elle, contrairement aux autres pays, les femmes rurales ne bénéficient d’aucune prérogative leur permettant d’exploiter en toute liberté les terres cultivables.
« La femme rurale au Mali n’hérite pas de terre, ni de son père, ni de son mari. Pourtant, nous constituons un maillon important dans le domaine de la production agricole. Sans les femmes rurales, la lutte contre la sécurité alimentaire serait vaine. En effet, les femmes rurales contribuent aussi de manière significative, à la production agricole, à la sécurité alimentaire, à la gestion des terres et des ressources naturelles et au renforcement des capacités d’adaptation face aux changements climatiques. Donc, l’accès des terres doit être une priorité pour les autorités locale, traditionnelle et administrative du Mali », a-t-elle dit avant de saluer les efforts du FAO pour s’être au chevet des femmes rurales, à travers des programmes d’autonomisation.
Le repentant du FAO a, dans son discours, indiqué que cette journée est un symbole fort pour les acteurs du développement rural et de la lutte contre l’insécurité alimentaire.
« Cette journée n’est pas qu’une célébration. Elle nous invite aussi à dresser un bilan des progrès réalisés, d’appeler à des changements lorsqu’ils sont nécessaires et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes de nos campagnes qui jouent un rôle fondamental dans l’histoire de leurs pays et de leurs communautés. Le Mali ne s’y est pas trompé. C’est à travers l’autonomisation des femmes rurales que le Mali relèvera les défis auxquels il fait face », a-t-il dit.
Quant à la journée mondiale de l’Alimentation qui est célébrée le 16 octobre de chaque année, à travers le monde, M. ROGER rappelle que c’est l’une des plus importantes manifestations du calendrier des Nations Unies.
« Quelques chiffres pour illustrer mon propos : Plus de 2 milliards d’êtres humains n’ont pas un accès régulier à une alimentation sûre, nutritive et suffisante. Près de 690 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, soit 10 millions de plus qu’en 2019. Chaque année, au Mali, depuis la crise de 2012, 3,6 millions de personnes (18% de la population) en moyenne connaissent une insécurité alimentaire alors que 9,4% enfants de moins de 5 ans sont malnutrition aiguë globale et 2,0% en malnutrition aiguë sévère », a-t-il égrainé le chapelet de défis alimentaires auxquels le Mali fait face.
Pour le thème de la JMA de 2020, le représentant du FAO estime que c’est un message pour tous, un appel à se tourner vers l’avenir.
« Cet avenir que nous allons construire ensemble avec un objectif : le reconstruire en mieux de manière équitable et durable avec une Faim zéro. Ensemble ça veut dire, en appeler à la coopération et à la solidarité de tous et se rappeler que la lutte contre la faim, la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous est l’affaire de chacun d’entre nous », a-t-il dit.
La Ministre BOUARE a rappelé que cette commémoration a pour but de valoriser le rôle des femmes rurales, dans le développement durable de nos sociétés, et de faire sortir expressément les femmes rurales de la marginalisation, dans un monde sans faim, sans pauvreté, sans laisser personne pour compte.
Elle n’a pas tari d’éloges pour les femmes rurales qui, selon elle, ont une place importante, dans la chaîne de valeur des produits locaux notamment dans le secteur agroalimentaire.
« Elles sont présentes tout au long de la chaîne agricole, de la production à la consommation. Elles occupent un énorme pourcentage de la production alimentaire, et assurent quotidiennement, la satisfaction des besoins nutritionnels de la famille », s’est-elle réjouie, avant de reconnaitre que les femmes sont confrontées aux difficultés d’accès aux marchés nationaux et internationaux des produits locaux, aux intrants agricoles en temps réel, avec comme conséquence, l’augmentation du coût de la production…

PAR CHRISTELLE KONE

Info-Matin

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