Institut d’économie rurale : L’année 2020, sous de bons auspices

Face aux ambitions de faire du Mali une puissance agricole, il est nécessaire de considérer la recherche agricole comme le fer de lance de cet engagement

« Je défendrai auprès des plus hautes autorités les intérêts de l’Institut d’économie rurale (IER), parce que je suis convaincu que cette structure de recherche agronomique est la clé de voûte du développement, je ne dirai pas agricole, quand bien même c’est de cela qu’il s’agit, mais du développement tout court », Ainsi s’exprimait le ministre de l’Agriculture Moulaye Ahmed Boubacar. Il a présidé, mardi dernier, la 26è session du conseil d’administration de la plus grande et plus renommée structure de recherche agronomique du pays.
Cette session s’est tenue en présence du directeur général Dr Abdoulaye Hamadoun, entouré de ses proches collaborateurs, des administrateurs et des représentants des structures partenaires et organisations professionnelles.
Dr Abdoulaye Hamadoun, à l’issue des travaux, s’est félicité des attentions des autorités à l’endroit de l’IER. Il a notamment relevé le financement d’une vingtaine de projets de recherche sur 67 par le Fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique (FCRIT), mis en place par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. « Ceci est une première qui mérite d’être saluée.
Ceci aussi est très important et permet d’orienter nos recherches sur les priorités nationales et je profite de l’opportunité qui m’est offerte pour adresser mes chaleureuses félicitations et ma profonde gratitude au président de la République, au gouvernement et plus particulièrement au département de tutelle », a souligné le directeur général de l’IER. Par ailleurs, Dr Abdoulaye Hamadoun a ajouté que l’IER a bénéficié d’équipements très performants pour deux de ses laboratoires de recherche, à savoir le laboratoire de biotechnologie en ce qui concerne la recherche sur le niébé et le laboratoire sol-eau-plante en ce qui concerne également les analyses des sols et des engrais.
Le directeur général s’est particulièrement réjoui de la mise à disposition des technologies innovantes pour les producteurs afin que ces derniers puissent améliorer la production et la productivité agricole. Parmi ces innovations apportées, il a relevé les variétés améliorées, très productives qui permettent aux producteurs de mieux produire dans un contexte d’adaptation au changement climatique, aux faibles quantités d’eau de pluie, de résistance aux longues périodes de sécheresse qui peuvent jalonner la saison et d’attaques des nuisibles.
Pour l’année 2020, l’IER compte mettre à disposition toutes les technologies qui aident à mieux intensifier l’agriculture. Parmi ces technologies innovantes, l’IER compte promouvoir les variétés hydriques de cultures vivrières qui permettent aux paysans de mieux produire et de renforcer les capacités et une meilleure connaissance des technologies par les acteurs (paysans, vulgarisateurs) afin qu’ils puissent améliorer leurs productions. L’IER a de bonnes raisons d’être optimiste. Car, l’existant plaide en faveur de l’atteinte de ces objectifs. En effet, 60 tonnes de semences de pré-base et de base de céréales et de légumineuses serviront à mettre des technologies à disposition des paysans, la réhabilitation des infrastructures à Gao, Kayes et Bamako a permis d’améliorer le cadre de travail du personnel.
L’arbre ne devant pas cacher la forêt, le ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar n’a pas passé sous silence les difficultés dans lesquelles se débat l’IER et qui ralentissent son élan à atteindre ses objectifs. Parmi ces difficultés, il a relevé l’agression foncière devenue quasi permanente des domaines fonciers des sites de recherche agronomique de Samanko, Gnimitongo (Mopti) et de Sotuba, la réduction drastique et inquiétante des effectifs du personnel scientifique qualifié liée à leurs départs à la retraite et la vétusté des infrastructures (bureaux, parcelles expérimentales). Face aux ambitions de faire du Mali, une puissance agricole, il est nécessaire de considérer la recherche agricole comme le fer de lance de cet engagement, a précisé le chef du département.
Il a salué l’accompagnement du gouvernement à travers la création du FCRIT et invité les organismes de développement comme l’Office du Niger, la Compagnie malienne de développement des textiles, l’Office de la haute vallée du Niger, etc) à renforcer leurs collaborations avec l’IER à travers des rubriques budgétaires soutenues. Ces appuis financiers permettront à l’IER de faire face aux nouveaux défis de la recherche dont, entre autres, le changement climatique. L’IER demeure et doit demeurer un institut de recherche performant au service du développement tout court en plus agricole, a souligné le ministre Moulaye Ahmed Boubacar.
Moriba COULIBALY

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