Humilié par les eurodéputés, Macron doit trouver un autre candidat à la Commission européenne

Le chef de l’État s’active pour préserver le large portefeuille dévolu à la France et remplacer la centriste Sylvie Goulard, désavouée.

Le casse-tête européen se prolonge pour Emmanuel Macron. Humilié jeudi par les eurodéputés, après le rejet de la candidate française à la Commission européenne pour la première fois dans l’histoire de l’Union européenne (UE), le chef de l’État doit désormais s’atteler à deux exercices périlleux. D’abord, préserver le très large portefeuille – marché unique, industrie, numérique, défense, espace, audiovisuel, culture – attribué à la France au sein de l’organe exécutif de l’UE. Ensuite, trouver un nouveau candidat à la place de la centriste Sylvie Goulard, désavouée.

«La question n’est pas de savoir qui la France propose, c’est de savoir ce qu’Ursula von der Leyen (la présidente de la Commission européenne) attend de nous», a déclaré vendredi, sur France Inter, la secrétaire d’État aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin. «Elle peut nous dire: je veux un homme, je veux une femme. Elle doit échanger avec le président de la République sur la voie de sortie» face à cette «crise institutionnelle majeure pour l’Europe».

Les noms de Florence Parly et Ségolène Royal cités

Après les élections européennes de mai, en pleine réflexion sur le nom du candidat français à la Commission, l’Élysée avait testé les profils des trentenaires Clément Beaune, conseiller Europe et G20 d’Emmanuel Macron, et Amélie de Montchalin. La ministre des Armées Florence Parly et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avaient aussi été cités, mais les deux membres du gouvernement ne s’étaient pas montrés intéressés par le poste, pourtant stratégique pour la France.

Leurs noms reviennent aujourd’hui, aux côtés de ceux de l’ex-ministre de l’Environnement Ségolène Royal et de l’ancienne négociatrice de la Conférence de Paris sur le climat (COP 21), Laurence Tubiana. Des profils moins politiques sont aussi évoqués, comme Jean Pisani-Ferry, ancien commissaire général de France stratégie, et Guillaume Klossa, conseiller spécial de la Commission européenne chargé du marché intérieur numérique. Enfin, l’ancien commissaire européen Michel Barnier reste très respecté par l’Élysée. Mais il a appelé à voter Les Républicains (LR) aux élections européennes, et sa désignation obligerait la Commission à désigner un nouveau négociateur en chef du Brexit.

Possible report de l’entrée en fonction de la Commission

Selon l’eurodéputé macroniste Nathalie Loiseau, «une femme permettrait d’accéder à la parité dans la Commission, et c’est un objectif que nous partageons avec Ursula von der Leyen». Mais «maintenant, on est dans une situation particulière, notre candidate a été retoquée», a-t-elle nuancé vendredi sur France 2.

Dans les rangs de l’opposition, les sociaux-démocrates français réclament pour leur part «une candidate irréprochable d’un point de vue éthique et moral, qui connaisse parfaitement les arcanes européens et opérationnelle immédiatement». La future Commission est censée entrer en fonction le 1er novembre, mais un report ne peut désormais être exclu. Signe de ses hésitations, Emmanuel Macron avait déjà tardé à rendre sa décision l’été dernier: il avait désigné sa candidate deux jours après la date butoir.

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