Grogne des ex-combattants du camp de Soufouroulaye: le capitaine Oumar DICKO interpelle le MDAC

Dans un entretien diffusé sur les antennes de la radio MIKADO ce 31 mai 2020, le chef du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion, DDR-spécial dans pour le centre se dit sensible à la grogne des combattants du camp de Souffroulaye. Pour lui, il faut que le ministère de la Défense leur donne le message franc pour désamorcer la tension perceptible au niveau de ce camp. 

« Si on doit les prendre tous dans la réinsertion socio-économique, les fonds sont disponibles », a-t-il rassuré.

Depuis quelques semaines, des recalés à l’intégration dans les forces armées maliennes dans le cadre du DDR-spécial au Centre affichent leur mécontentement sur les réseaux sociaux, à cause du retard pris dans le processus dirigé par le gouvernement.

Selon le capitaine Oumar DICKO, au total, l’équipe du DDR Spécial a enregistré 9 600 combattants, dont 600 détenteurs d’armes de guerre. Sur ce lot, 298 ont été choisis pour l’intégration dans l’armée, et 30 autres pour la réinsertion socio-économique. 

Pour lui, cette grogne est compréhensive dans la mesure où tous les jeunes gens qui ont opté pour l’intégration s’attendaient effectivement à être pris en compte dans l’intégration.

À défaut d’avoir droit à la visite médicale, le critère d’âge qui a été donné par le ministère de la Défense est défendable. Puisque l’âge excédentaire est un facteur de rejet. 

« Je pense qu’on aurait pu les amener tous à la visite médicale, le facteur d’élimination », a-t-il préconisé.

Maintenant, a-t-il expliqué, la grogne au niveau de ces jeunes gens parce que, pour eux, la sélection a été telle qu’eux n’ont pas été pris en compte. Alors, quel est le sort qui leur reversé ? 

Sur cette question, le capitaine DICKO s’est déclaré incompétent : « Je ne pourrais me déterminer sur la question qui relève de la compétence du ministère de la Défense », s’est-il défendu.

Pour ce qui concerne le DDR, dit-il, dès que vous êtes désarmé, il y a deux options qui s’offrent à vous : l’intégration ou la réinsertion.

« Même si le ministère de la Défense venait à les rejeter, nous nous allons les prendre au niveau de la réinsertion socioéconomique », a-t-il rassuré.

Ces éléments, a-t-il fait savoir, sont de bons soldats dans leur majorité. « Je pense qu’aujourd’hui, c’est un peu la politique du pays qui commande. Naturellement, si le ministère de la Défense pour une raison ou une autre demande d’attendre, nous allons attendre. Nous allons les demander d’attendre », a-t-il conseillé. 

Face à l’impatience qui gagne du terrain, M. DICKO pense qu’il faut leur donner le message franc pour désamorce ce qui se dessine. Car pour lui, dès qu’on les dit qu’ils sont à la disposition du ministère de la Défense, il se considère comme militaire. 

À son avis, le lancement de ce DDR Spécial est un motif d’espoir pour ces éléments qui ont décidé de déposer les armes. 

« Si vous avez suivi le processus, les 3 premiers mois étaient enviables. Tout le monde a constaté que ces jeunes gens qui sont venus de divers horizons, qui ne se connaissaient pas avec les armes, tant tôt, milice, tant tôt djihadiste réformé, tant tôt combattant, je ne sais pas… Et se retrouvent dans un camp et qui acceptent volontairement de déposer les armes. Parce que, une armée déposée, c’est une vie sauvée », a-t-il soutenu.

Selon lui, quand les éléments viennent déposer les armés, ils sont cantonnés, et on procède au screening. Au terme de cette opération, ceux qui répondent aux normes sont intégrés.

À son avis, les autres combattants qui sont en train d’évoluer dans d’autres secteurs d’insécurité les observent. Si cette première opération réussit comme souhaité, le capitaine DICKO se dit convaincu que tout le monde viendra dans le DDR. 

« Tout le monde va déposer les armes pour venir soit pour les réinsertions, soit pour l’intégration ou le recrutement. Donc, ceci sert d’exemple, si c’est raté, ça va être compliqué », a-t-il prévenu.

C’est pourquoi il a souhaité que le ministère de la Défense leur dise quel est le sort qui leur est réservé. En ce moment, tout le monde sera d’accord avec sa conscience et nous allons évoluer. Si on doit les prendre tous dans la réinsertion socio-économique, les fonds sont disponibles. Mais, ce n’est pas leur option, a regretté le capitaine. 

C’est pourquoi je pense que si cette première opération réussie comme souhaité, ça permettre aux autres de croire que l’État se souci d’eux. Ceux qui ont pris les armes vont les déposer pour un avenir meilleur, conseille-t-il.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-Matin

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