Ginna Dogon et Tabital Pulaaku : Main dans la main pour la paix

La jeunesse de «Ginna Dogon» et la jeunesse de «Tabital Pulaaku», ont organisé, samedi dernier à la Maison de la presse, une conférence de presse conjointe sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la région de Mopti. C’était en présence du président de la jeunesse de «Ginna Dogon», Dramane Yalcouyé, du représentant du président de la jeunesse de «Tabital Pulaaku», Mikaïlou Barry, du président de la commission conjointe, Boukary Guindo et de nombreux invités.

Pour la deuxième fois, la jeunesse de ces deux associations se retrouvent pour parler des questions qui touchent à notre existence, en tant que peuple malien. Dramane Yalcouyé a tout d’abord rappelé que notre pays connait l’une des crises les plus graves de son histoire. Une crise qui a commencé dans les régions du nord et qui s’est progressivement propagée dans les régions de Mopti et Ségou.

Malgré les efforts de stabilisation de l’Etat, la menace terroriste dans ces régions suscite une situation de trouble de plus en plus généralisée. Des forces obscures tentent désormais de communautariser la violence afin que le chaos qui en découle serve leur dessein funeste.

Il a aussi rappelé que les récents événements malheureux survenus dans les cercles de Koro, Douentza, Bankass et Bandiagara interpellent chacun de nous et nous poussent à transcender nos égos. Des violations graves des droits de l’Homme ont été commises et sapent le fondement même du vivre ensemble, dira-t-il.

«Un peu partout, la méfiance est en train de donner naissance à des invectives qui mènent à des violences», s’est inquiété Dramane Yalcouyé qui a ensuite dépeint un tableau humanitaire sombre. La région de Mopti enregistre déjà plus de 60.000 déplacés, plus de 500 écoles fermées, des dizaines de milliers de bétails enlevés, des stocks de vivres volés ou partis en fumée.

Face à cette situation, le gouvernement de notre pays, à travers ses structures concernées, notamment la Mission d’appui à la réconciliation nationale (MARN), tente tant bien que mal d’endiguer le mal. Des missions d’observation et de médiation ont été envoyées. Des forums ont été tenus impliquant certains acteurs locaux et associations. Malgré toutes ces initiatives, la gangrène ne fait que progresser.

«Devons-nous rester spectateurs devant cet effritement dangereux de la dynamique du vivre ensemble qui a existé entre nos communautés depuis des siècles ? Non à la méfiance, non aux invectives, non à l’amalgame, non à la violence dans toutes ses formes», a-t-il exhorté, avant de lancer un appel à tous pour tirer les leçons de notre passé commun afin de faire prévaloir la paix, la démocratie et l’état de droit.

Dramane Yalcouyé a également invité les médias à une diffusion saine de l’information et la jeunesse de la région de Mopti à véhiculer des messages de paix et non de haine. Il a par ailleurs souligné que la jeunesse de «Tabital Pulaaku» et de «Ginna Dogon» sont convaincues qu’à l’Etat seul revient le rôle régalien de protection de tous les citoyens. Les deux associations ont invité le gouvernement à redoubler d’efforts pour asseoir son autorité de manière pérenne partout sur le territoire national.

«Nous exhortons l’Etat à identifier tous les belligérants et à engager un dialogue sincère, inclusif pour une résolution urgente de la crise. A l’Etat et ses partenaires, nous lançons un cri d’alarme pour une assistance humanitaire, et pour l’accélération de la mise en œuvre du plan de mémorandum élaboré par les associations IRGANDA, Tabital Pulaaku et Ginna Dogon», a-t-il invité.

Quant à Mikaïlou Barry de la jeunesse de «Tabital Pulaaku», il a ajouté que la conférence de presse était aussi une manière de déconstruire certaines terminologies comme conflit communautaire, Centre du Mali et Pays Dogon etc…. «C’est pour amener les gens à dire que nous ne sommes pas devant une situation de conflit communautaire», a précisé M. Barry qui a lancé un appel aux médias pour qu’il aident à propager des messages de paix et à déconstruire les terminologies qui enveniment la situation.

Siné S. TRAORé

L’Essor

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