FinTech: “Exploiter de façon optimale le potentiel des technologies financières, tout en préservant la confiance en la stabilité de notre système financier“ (Gouverneur)

Le Gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a appelé, ce mercredi, à une exploitation « optimale » des opportunités qu’offrent les technologies financières (FinTech) . Tiémoko Meyliet Koné a cependant invité à ce que cette exploitation soit faite de manière à sauvegarder la stabilité du système financier.

« En tant que régulateurs, nous avons le devoir de veiller à ce que nos politiques et nos actions exploitent de façon optimale le potentiel des technologies financières, tout en préservant la confiance en la stabilité de notre système financier », a indiqué le Gouverneur Koné.

Il s’exprimait à l’ouverture d’une Conférence internationale sur les FinTech. Cette rencontre de deux jours (du 30 au 31 octobre) a pour thème principal : « FinTech: défis, opportunités et perspectives pour les pays en développement ».

Pour le Gouverneur de la BCEAO, l’émission de monnaie électronique est apparue dans la zone UEMOA comme « l’une des premières formes de FinTech ». Et la BCEAO est parvenue, tout en s’ouvrant aux technologies financières, à assurer la préservation du système financier.

Ainsi, dans l’Union, il est noté un accroissement important du nombre de comptes de monnaie électronique. Ainsi, « le nombre de comptes de monnaie électronique est ressorti à 62,9 millions à fin 2018 contre 25 millions en 2015, soit une hausse moyenne annuelle de 38 %. En valeur, le montant total des transactions via la téléphonie mobile a été estimé à 23.534 milliards de francs CFA contre 7.415 milliards en 2015 ».

À ce jour, dans l’Union, 38 institutions sont autorisées à émettre de la monnaie électronique. Si la BCEAO a pu réussir une telle prouesse, c’est grâce « à l’approche réglementaire proportionnée adoptée », a relevé Tiémoko Meyliet Koné.

Ainsi, grâce à ses efforts et son ouverture graduée aux FinTech, la BCEAO a pu booster l’inclusion financière au sein de l’UEMOA. En effet, le taux d’utilisation des services financiers dans l’Union (taux d’inclusion financière), est passé « de 26 % en 2010 à 57,1 % en 2018, avec une contribution de services financiers numériques dépassant le tiers ».

L’objectif, sur le moyen terme, de la BCEAO est d’atteindre un taux d’inclusion financière de 75 %.

Les FinTech offrent d’innombrables opportunités. Cependant, elles ne manquent pas de poser des défis. La BCEAO en a conscience. D’ailleurs, le Gouverneur Tiémoko Meyliet Koné invite à une synergie pour les relever. Parmi ceux-ci, il y a la protection du consommateur.

« Il nous revient ainsi d’adopter des stratégies et un cadre qui favorisent l’innovation financière et une concurrence saine entre les acteurs de l’écosystème. Enfin, ils doivent aussi apporter des réponses claires à la protection des consommateurs et à la stabilité financière », a soutenu le Gouverneur.

Relever les défis passe également par une meilleure éducation financière. « La formation des régulateurs aux nouvelles technologies, ainsi qu’une collaboration étroite entre nos pays, au plan régional » pourront également être déterminantes.

MC

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