Dialogue national inclusif dans les cercles

Koulikoro : la Vulgarisation de l’accord de Paix et la lutte contre l’impunité

La salle de spectacles Siramori Diabaté a abrité du 14 au 15 octobre les assises du Dialogue national inclusif du Cercle de Koulikoro. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence du préfet, Abdoulaye Koïta, en présence du gouverneur de la Région, Débérékoua Soara.

Deux jours durant, les représentants des partis politiques, de l’administration et des collectivités, des associations de femmes et de jeunes des confessions religieuses ont débattu sur les six thématiques retenues, afin de trouver des solutions en vue d’une sortie de la crise multidimensionnelle que connaît le pays depuis 2012. Les représentants des sept communes du Cercle ont fait un diagnostic sans complaisance de la situation pour parvenir à des recommandations qu’ils vont présenter au Dialogue régional.

Concernant la thématique : paix, sécurité et cohésion sociale, les participants ont recommandé, entre autres, de soutenir la mise œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger. Ils ont pris le soin de suggérer que les points de blocage soient l’objet d’une campagne de sensibilisation et d’appropriation de l’accord. Les participants ont demandé aussi d’impliquer les légitimités traditionnelles et les autorités religieuses dans la résolution des conflits. Ils ont demandé de réviser les accords de défense avec la France.
Au sujet de la thématique : politique et institutionnel, les représentants du Cercle de Koulikoro ont recommandé d’encourager les regroupements de partis politiques, de renforcer les capacités des autorités traditionnelles en matière politique, de sanctionner la transhumance politique par la perte de mandat pour un élu. S’agissant de la thématique : gouvernance, les participants ont recommandé de combattre l’impunité, d’assainir le recrutement dans le corps des magistrats, de créer un seul syndicat d’enseignants, de combattre la corruption et l’enrichissement illicite, de revaloriser les salaires.
Quant à la thématique  sur le social, elle a fait l’objet de recommandations dans le sens de mettre fin à la création des statuts particuliers dans la fonction publique, d’harmoniser les salaires des fonctionnaires de la fonction publique. Les recommandations sur la thématique : économie et finance portent sur la réduction du train de vie de l’administration, la valorisation du secteur privé, l’évaluation de l’impact des projets de développement, la réhabilitation du tourisme.
La 6è thématique porte sur la culture, la jeunesse et le sport. à ce sujet, parmi les recommandations il faut noter, entre autres, l’instauration des biennales, et des compétitions sportives au niveau de tous les ordres d’enseignement, la prise en main par l’état de l’éducation des enfants talibés.
Amadou Maïga
Amap-Koulikoro

 

Sikasso : la lutte contre la corruption

La phase des cercles du Dialogue national inclusif s’est tenue en 3e région. La session du Cercle de Sikasso a eu lieu lundi et mardi derniers, sous la présidence du préfet Mamadou Seybou Diarra, entouré des élus locaux et des députés élus dans la circonscription. Ils étaient environ 400 participants composés des sous-préfets, des maires, des présidents et rapporteurs des sessions communales, de la société civile, des autorités traditionnelles et confessionnelles, des ONG associations et des syndicats. Ils sont venus des 43 communes du Cercle.
Dans son intervention, le préfet du Cercle de Sikasso a souligné l’importance de ce dialogue inclusif pour notre pays, confronté depuis plusieurs décennies à des crises multidimensionnelles nécessitant ce dialogue, réclamé à cor et à cri sous diverses formes. Mamadou Seybou Diarra a donc invité les participants à des débats francs et courtois avant de promettre que les résultats des travaux seront transmis à qui de droit.
Conformément aux termes de référence du Dialogue national inclusif, un présidium consensuel dirigé par Abdoulaye Traoré de la chefferie traditionnelle de Sikasso, a été mis en place.
Au cours des deux jours de travaux, les participants ont planché sur les six thématiques : paix, sécurité et cohésion sociale, politique et institutionnel, gouvernance et social, économie et finance, culture, jeunesse, sport.
Des groupes de travail ont été formés en fonction des thématiques pour une meilleure participation de tous les invités.

à l’issue des travaux, plusieurs constats ont été évoqués; notamment la mauvaise gouvernance, l’injustice dans le traitement des dossiers fonciers, le manque d’emploi des jeunes, le manque d’unité de transformation des produits agricoles et l’abandon des regroupements des jeunes telles que les biennales artistiques et sportives.
Des recommandations majeures ont été faites par les participants comme l’instauration de la transparence dans la gestion des affaires de l’état, la facilitation de l’accès pour tous à l’emploi, la réduction du nombre des partis politiques, la lutte contre les corrupteurs et les corrompus, la création et la mise en place des usines de transformation de produits agricoles, l’organisation des rencontres culturelles et sportives en vue de faciliter le brassage des populations .
Les participants ont insisté, entre autres, sur le rétablissement de l’autorité de l’état sur toute l’étendue du territoire ; le désarmement des milices d’auto-défense et des groupes armés sur toute l’étendue du territoire ; la restauration de la souveraineté de l’armée nationale ; la révision de la mission des forces de défense étrangère.
Les participants ont réclamé des informations claires sur tous les points de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ils ont invité l’état à recadrer l’intervention des religieux qui doivent abandonner la scène politique.

Fousseyni DIABATÉ
AMAP-Sikasso

 

Diéma : l’autorité de l’état et l’école

Le Cercle de Diéma a organisé les journées de concertation sur le Dialogue national inclusif, les 14 et 15 octobre 2019, dans la salle de spectacles, sous la présidence du préfet Abou Diarra qui a remercié, à l’ouverture des travaux, les acteurs locaux pour avoir répondu massivement à son invitation. Il a tenu à préciser que les thématiques initialement retenues pouvaient être complétées au besoin par d’autres idées. Le chef de l’exécutif local a invité les différentes commissions à examiner, analyser et proposer des recommandations pertinentes qui seront examinées lors de l’étape régionale prévue à Kayes les 21 et 22 octobre 2019.
Les recommandations ont porté sur la restauration de la souveraineté de l’état sur toute l’étendue du territoire national, y compris Kidal, l’établissement et le respect du calendrier électoral, immédiatement après les différentes phases du Dialogue national inclusif. Autres préoccupations : la mise en place d’un mécanisme efficace de lutte contre la corruption et l’impunité, la restauration des bibliothèques de lecture publique pour promouvoir la lecture dans le Cercle de Diéma. Les participants ont demandé aussi de créer des activités génératrices de revenus pour les femmes, d’identifier et valoriser les sites touristiques, de réhabiliter les infrastructures culturelles et sportives du Cercle de Diéma.
Les participants ont recommandé aussi de financer les projets des jeunes pour freiner la migration clandestine dans le Cercle de Diéma, de former et équiper les forces armées et de sécurité afin qu’elles puissent faire face à leur mission régalienne, de créer un centre d’accueil, d’orientation, de formation des enfants vulnérables dans le Cercle de Diéma. Ils demandent également la révision de la Constitution de la République pour répondre aux nombreuses sollicitations des populations, le recrutement d’un nombre suffisant d’enseignants pour combler le déficit ressenti depuis un certain temps dans le Cercle de Diéma, et l’arrêt des mutations arbitraires d’enseignants. On retient aussi le renforcement des mesures de protection de l’environnement, la sensibilisation des jeunes sur la citoyenneté.

Ouka BA
AMAP-Diéma

Yélimané : intérêt marqué pour la sécurité et la migration

Pendant deux jours, du 14 au 15 octobre 2019, le Dialogue national inclusif s’est tenu dans le Cercle de Yélimané. Les délégués, issus de toutes les composantes de la société, ont participé activement aux travaux. Ils étaient près de 200 à y prendre part.
Le préfet, Fadio Fané, a ouvert les travaux en précisant qu’il s’agit d’analyser les difficultés du pays et de proposer des solutions.
Toutes les six thématiques ont été diagnostiquées par les participants avec des débats souvent houleux. Certains points ont fait l’objet de beaucoup de débats telles les questions relatives à la révision constitutionnelle, l’insuffisance de gouvernance, les modalités de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger, les voies et moyens pour la constitution d’une armée nationale performante, la gestion des Maliens de l’extérieur, la gestion de la situation scolaire.
Pour apporter toute leur contribution au salut du Mali, les participants ont prolongé les travaux jusqu’à 19h afin de porter toutes leurs propositions dans le plan d’actions. Cela témoigne de tout l’espoir qu’ils portent à ce dialogue.

Abou SISSOKO
AMAP-Yélimané

 

Kayes : la réduction du train de vie de l’état

Les travaux du Dialogue national inclusif se sont déroulés sans incident dans le Cercle de Kayes. La première journée a été marquée par des travaux des six groupes qui avaient été constitués en fonction des thématiques figurant dans les termes de référence de ces concertations : paix, sécurité et cohésion sociale ; politique et institutionnel ; gouvernance ; social ; économie et finances ; culture, jeunesse et sport.
Au cours des débats, des retraités ont déploré le faible niveau (7 500 ou 20 000 Fcfa) de pensions, des sommes qui ne leur permettent pas de faire face à la cherté de la vie. Des points relatifs à la promotion de l’ECM (éducation civique et morale) et de l’éducation physique dans les écoles ont également été débattus. Il en est de même pour des questions liées au développement de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, la protection de l’environnement, sans oublier la nécessité de faciliter les investissements privés, surtout ceux de la diaspora.

Les participants aux travaux ont été divisés en six groupes

Aussi, la réduction du train de vie de l’état a fait l’objet de débats. Certains intervenants ont suggéré la réduction du nombre des directions nationales, la suppression du Bureau du vérificateur général et de l’Espace d’interpellation démocratique, la redynamisation du Contrôle général des services publics.
Autres préoccupations : la création d’une université à Kayes et d’un lycée public ou d’une école secondaire à Kayes N’Di, la problématique du mariage religieux. Sur ce dernier point, des intervenants ont estimé que les femmes sous le régime du mariage religieux doivent bénéficier des avantages et des droits que confère le mariage civil aux épouses, surtout en cas de décès de leurs conjoints.
Le second jour, les participants ont assisté à une plénière au cours de laquelle les différentes commissions ont tour à tour présenté les résultats de leurs travaux, notamment les recommandations qui visent à promouvoir la paix, la bonne gouvernance, le développement et le bien-être des populations, toutes ces recommandations ont été adoptées par acclamation. Il faut souligner que ces assises ont enregistré une forte participation (300 personnes représentant l’administration, les services locaux, les forces armées et de sécurité et les différentes couches socioprofessionnelles). Certains participants, par manque de place, étaient obligés de suivre les travaux dans le hall et dans la cour du conseil de cercle.
« Je suis très content d’avoir pris part à ce dialogue qui m’a permis de comprendre beaucoup de points. On a compris que dans d’autres secteurs, il y a aussi des problèmes. Il faut mettre en place un système qui permet aux Maliens de se faire une idée du fonctionnement des institutions et de comprendre le système de gouvernance (village, commune, région )», a estimé Amadou Sidibé, professeur de Psychopédagogie à l’IFM (Institut de formation des maîtres de Kayes).
Le préfet central de Kayes, Bernard Coulibaly, a confié en clôturant les travaux qu’il était comblé par l’intérêt que les participants ont porté à la rencontre. Cette forte participation traduit la volonté des citoyens à contribuer à la recherche de solutions à la crise.

Bandé Moussa
SISSOKO
AMAP-Kayes

Source: L’Essor-Mali

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