Coronavirus: la police et l’armée dans les rues en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud, pays le plus touché du continent par le coronavirus, est entrée en confinement total pour trois semaines. L’armée et la police tentent de faire respecter les mesures très strictes annoncées par le gouvernement.

Avec notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès

Personne ne doit être dehors, sauf à quelques rares conditions, comme pour faire ses courses ou bien, dans certains cas, travailler. Un peu moins de 3 000 soldats ont été déployés pour soutenir la police et le gouvernement compte faire appel aux réservistes. Lors des contrôles, ce week-end, les forces de l’ordre ont pu faire usage de balles en caoutchouc ou de canons à eau pour disperser des foules.

Les patrouilles sont notamment fréquentes dans le township d’Alexandra, au nord de Johannesburg, où il est difficile pour les habitants de se plier à ces mesures drastiques.

Le long de ces ruelles, les habitations de fortunes se succèdent. Les curieux sortent sur le pas de leur porte pour voir passer les forces de l’ordre en uniforme, protégées par des masques. A un carrefour, un policier menotte et embarque un homme. « Ils étaient cinq dans ce véhicule et ils buvaient de l’alcool. C’est pour cela qu’on l’a arrêté. On est nombreux aujourd’hui, donc on s’est partagé les rues, pour couvrir toute la zone. Et vous voyez, on nous respecte. On ne veut voir personne dans la rue. C’est notre devoir de s’assurer que tout le monde est en sécurité », dit le policier.

Cependant, dès que la patrouille a tourné au coin de la rue, tout le monde ressort et la vie reprend son cours. Pour Kelson, accoudé à son portail, il est quasi impossible de faire respecter ici de telles mesures: « Oui, il faut appliquer la distanciation sociale … mais en Afrique, on n’a pas l’habitude de rester à l’intérieur et il faut comprendre que la qualité de vie dans les townships n’a rien à voir avec les banlieues chics. C’est totalement surpeuplé. Mais je pense que les patrouilles sont nécessaires car ce virus est très dangereux. J’espère vraiment qu’il ne va pas trop se propager ».

Leonard a été forcé de fermer son petit magasin et ne comprend pas les règles qui ne cessent de changer: « On veut plus de clarté de la part du gouvernement. Les soldats nous ont forcés à fermer. Pourtant le gouvernement avait dit que nos petits magasins pouvaient rester ouverts pour vendre des produits essentiels. On comprend qu’il y a le coronavirus mais on ne veut pas être opprimés ».

Le township d’Alexandra n’est situé qu’à quelques kilomètres du quartier d’affaires de Sandton, identifié par les autorités comme étant l’épicentre de la pandémie dans la région.

RFI

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